mercredi 26 septembre 2007

Uig (Skye), Stornoway (Lewis), 6ème jour.

Impression générale : Journée « je m’en remets, on pousse pas trop », appréciable !
Météo : Plutôt bof le matin mais des moments agréables l’après-midi…
Ce que l’on apprend sur l’Ecosse et les Ecossais :
La couverture de survie ce n’est pas que pour survivre
D’où les Hébrides tirent-elles leur nom ?





Le jour se lève sur notre sixième jour en Ecosse. On a plutôt bien dormi grâce à notre feuille d’alu… Moi qui pensais bêtement qu’une couverture de survie c’était fait exclusivement pour survivre, j’ai été épatée qu’on puisse en faire utilisation pour améliorer son confort… Formidable objet, vraiment!

Au petit dej’ c’est la fiesta car la veille je me suis lâchée chez la sorcière de l’épicerie et j’ai acheté du nutella… Ce matin-là on a donc droit à de bonnes tartines bien épaisses avec notre café soluble, on est dans nos petits souliers… Mais quand le café est bu et le pot de nutella bien amoché, plus d’excuse : il faut refaire les sacs et aller à l’embarcadère du ferry. Notre prochaine étape est l’île principale des Hébrides extérieures : Lewis.

Je ne sais pas vous, mais moi le mot « Hébrides » me fait rêver. C’est joli, c’est léger, ça sonne comme une libellule, comme « éphéméride », comme le « jardin des Hespérides »… A ma droite, Seb propose « comme hybride »… Heureusement pour vous c’est moi qui raconte ! :-D Dans le Lonely Planet aussi ils ont le rêveur et l’autre pour expliquer l’origine du nom : « le mot Hébrides ne vient pas du gaélique mais du latin Ebudae, nom qu’avaient donné les Romains à l’archipel ». Mouais, c’est froid, j’aime pas trop, et en plus on ne sait pas ce que ça veut dire Ebudae… Le rêveur du Lonely Planet penche plutôt pour un nom « dérivé du norrois havbredey (îles du bout de la mer) », explication qui me convainc bien mieux, déjà parce qu’en prononciation je trouve ça plus proche, et aussi évidemment parce que c’est mille fois plus poétique que Ebudae (qui m’évoque plutôt du boudin)… Et sinon, pourquoi Hébrides extérieures, et bien tout simplement car Skye et toutes les autres petites îles de ce coin-là sont déjà considérées comme des Hébrides… Et que nous on va encore plus loin, à l’extérieur donc (ils ont peut-être des ancêtres communs avec les Nalsaciens, les Ecossais ?).
Le gros bateau !

Bref ! donc nous prenons place dans le ferry Uig-Tarbert après avoir donné nos tickets anti-naufrage au contrôleur. La traversée dure cette fois 1h30, nous avons un peu plus de temps pour en profiter et guetter les baleines. Bon, pour les baleines, j’ai sans doute été la seule du bateau à les guetter, naïvement… J’en ai pô vu…
Vue des Highlands depuis la mer

Arrivés à Tarbert nous trouvons rapidement les bus : le nôtre part environ une demie-heure plus tard. Du trajet jusqu’à Stornoway, je ne me rappelle rien du tout (j’ai quand même pas encore dormi, si ?!) Je suppose que le chauffeur roulait comme un fou et m’a fait peur. Je me rappelle mieux de l’arrivée à Stornoway en revanche, car nous sommes descendus en face de l’embarcadère des ferry et que je me suis dit que ce serait très curieux de faire ce voyage rien qu’en enchaînant les trajets. Hop, on descend du bus ! Hop, on monte dans le ferry ! Hop, on reprend un bus ! etc. En même temps on n’en est pas si loin que ça vu qu’on reste rarement deux nuits d’affilée au même endroit et qu’on part toujours en se disant « la prochaine fois il faudra qu’on fasse ci ou ça »… Enfin c’est le lot des voyageurs et nous ne saurions nous en plaindre !

Stornoway est très jolie, ça ressemble assez à un village de pêcheurs mais c’est plutôt une ville. 6000 habitants soit environ 5 fois moins qu’Agen, mais tout de même « capitale des Hébrides ». Ben ouais. Nous aussi ça nous a fait pareil. A ce moment-là il est l’heure de manger donc on se pose dans un petit square tout proche pour manger nos sandwiches et notre dessert au nutella en surveillant de tous nos coins d’yeux disponibles les mouettes (sait-on jamais, si l’une avait eu la bonne idée de déféquer au-dessus de notre casse-croûte).

Stornoway, petite ville au bord de l’eau… Charmant, n’est-il pas ?

Une fois rassasiés, nous partons en quête de l’auberge de jeunesse dans laquelle nous avons réservé nos lits pour les deux soirs à venir. C’est un peu l’auberge espagnole dans le sens où il n’y a pas toujours quelqu’un à l’accueil, c’est aménagé dans une maison de base, et ils ne sont pas super à cheval sur l’hygiène ni sur le taux de remplissage des placards (qui sont censés nous procurer un petit-déjeuner inclus dans le prix le lendemain matin !). M’enfin, on est mieux là que dehors comme disait l’autre et surtout ce qui est méga cool : on peut faire une lessive ! Le soleil se fait moins timide dans l’aprèm ce qui fait qu’on récupérera nos habits quasi-secs le soir…

Une fois nos sacs posés et nos lits (superposés évidemment) réservés, nous partons faire quelques courses pour nous ravitailler. Au passage nous entrons dans l’office du tourisme local pour nous renseigner sur la possibilité de location de vélos dans la ville et sur les circuits qu’on peut prévoir sur l’île. Bilan : y’a un bonhomme qui loue des vélos dans la rue à côté de celle où nous sommes logés et il y a des tas de trucs à voir dans les environs. Super… Tout cela étant fixé, on peut terminer tranquillement notre journée…

Nous avions prévu de visiter le musée de la ville mais il était malheureusement fermé pour travaux à ce moment-là. Nous nous sommes donc résignés à faire un petit tour dans le centre-ville, ce qui fut vite fait, puis vers le « château » de Stornoway, sur une esplanade tout près de l’eau…
Le château de Stornoway qui n’a toujours été en fait « qu’une » université…


Là tout n’est qu’ordre et beauté, …

Nous sommes restés là un bon moment, comme deux petits vieux sur un banc, sans presque échanger une parole et du coup en ayant une « conversation » plutôt surréaliste (pour ceux qui se rappellent de la pub pour Crunch d’il y a quelques années, c’était dans le même genre : « Avais-tu déjà regardé le plafond Anya ? – non, pas plus que ça Renderick. »). Nous étions alors dans les meilleures dispositions qui soient pour prêter attention aux mystères de la nature… Enfin, en fait de mystère, il s’agissait tout simplement du sevrage des jeunes mouettes. Au début ce n’est pas évident de reconnaître que les jeunes sont bien des mouettes, car ils sont beaucoup plus sombres que les adultes, et ne se tiennent pas pareil : ils ont la tête rentrée près du corps et couinent bêtement, tandis que les adultes ont le port de tête altier et s’expriment avec le cri si reconnaissable que Fort Boyard a fait découvrir même à ceux qui n’avaient jamais vu la mer… Et puis les jeunes paraissent au moins aussi gros que les adultes alors on ne comprend pas tout de suite qu’ils sont de la même famille… C’est seulement quand on a remarqué que le même gris suit toujours la même blanche en poussant des cris à fendre le cœur et en volant avec difficulté qu’on commence à échafauder l’impensable hypothèse (oulà, je m’emporte !). Bref voilà, ce pauvre Tanguy des mouettes nous a bien diverti pendant notre pause sur notre banc, et sa maman (son papa ?) s’est montré très patiente avec lui, comme c’est beau la nature (moi je l’aurais planté là je pense)…

La maman-mouette et le Tanguy-mouette…

Quand on estime s’être assez instruits au contact de la nature, nous flânons encore un peu sur le retour afin de trouver un restau sympa pour le soir (on est quand même en ville alors on va pas faire nos sauvages avec nos boîtes de chili au réchaud !). On repère le « Tapas Corner », un restaurant de Tapas à l’angle de notre rue (on peut pas dire qu’ils se soient foulés pour le nom, je vous le concède bien volontiers).

Ici les noms des rues sont écrits en gaélique et… en gaélique ! Non, j’exagère comme d’habitude : ils sont aussi écrits en anglais (Si, si ! Regardez bien, en petit, en jaune…)

Bon, en termes de tapas, ils semblerait que nous soyons les plus au fait dans ce restaurant de la culture qui va avec… Les autres clients se commandent des petites assiettes qu’ils ne partagent pas et nous regardent un peu de travers quand on s’attaque aux gambas poêlées (délicieuses !) avec les doigts… Quand à la serveuse, vu ce qu’elle appelle « sangria » (une sorte de lambrusco avec un goût de grenadine qu’elle nous vend à 10 livres le pichet), il semblerait qu’elle ne soit pas espagnole… Enfin il ne reste plus l’ombre d’un doute quand nous constatons que le « haggis », le plat écossais par excellence est proposé à la carte. Mais qu’est-ce que le haggis, me direz-vous ? Vous tenez vraiment à le savoir ? Très bien, vous l’aurez voulu : c’est de la panse de brebis farcie. Pas mauvais mais j’ai pour ma part trouvé ça un peu écoeurant… Finalement sous forme de tapa c’est très bien ! Je pense qu’en revanche Seb en aurait volontiers repris une bonne assiette le lendemain… Bref, nous avons en tous cas bien mangé (ça va qu’on n’est pas loin de l’auberge) et c’est avec une immense joie que nous tombons dans nos lits!

La chambre d’en face est occupée par une demie-douzaine de français qui sont là pour fêter l’enterrement de vie de garçon de l’un d’entre eux. Ils font pas mal de bruit et ne se soucient pas le moins du monde de savoir si d’autres personnes sont là, souhaitent dormir ou autre… Enfin je dis ça parce que je connais la suite de l’histoire mais ce soir-là je me suis juste dit « les portes doivent claquer facilement dans cette maison » avant de m’endormir… Et puis on était quand même fatigués et on devait se reposer pour la journée vélo du lendemain : on ne s’est donc pas appesantis sur le bruit des voisins et sommes tombés tout droit dans les bras de Morphée.

vendredi 21 septembre 2007

Sligachan, Portree, Uig (Skye), 5ème jour.

Impression générale : « Que c’est beau ! » et « Quelle chance ! » (et ce n’est pas un extrait des aventures de Candy !)
Météo : Temps magnifique (!)
Ce que l’on apprend sur l’Ecosse et les Ecossais :
D’où l’île de Skye tire-t-elle son nom ?
« Les Ecossais, c’est pas des … »



Bon ok j’ai peut-être exagéré hier en disant que si Skye s’appelait Skye, ça devait être à cause de la météo pourrie… Quand Seb ouvre la tente, on découvre un superbe ciel bleu illuminé par un grand soleil et parcouru par quelques charmants petits nuages qu’on dirait du Gervita… Aaaah ! C’est peut-être pour ça que ça s’appelle « l’île des nuages » ici, et pas à cause de la météo toute pourrie de la veille…
La météo s’annonce meilleure aujourd’hui !

Avec ce beau temps, on n’a pas trop envie de traîner, plutôt hâte de grimper sur les montagnes (collines ?) qui nous narguent depuis la veille. On devra se trimbaler nos 15 kilos chacun mais bon, c’est l’aventure ! Allez, aujourd’hui vous avez de la chance, on devrait s’en sortir presque qu’avec des photos pour raconter la journée… Allez, c’est parti ! Les photos sont dans l’ordre, comme ça vous pouvez nous suivre pas à pas !



Où l’on voit que les gens aiment bien montrer avec leur doigt où ils souhaitent aller… Au départ du chemin











Il est joli ce chemin, hein ? Ben c’est pas celui qu’on a pris !







Et voilà ce qui arrive quand on ne regarde pas dans quelle tourbière on marche !








Une plante carnivore !! Trop la frousse ! On s’est vite rendus compte qu’il y en avait partout… Bon d’accord, c’est Seb qui les a vues, moi j’ai toujours la tête en l’air !





Vue sur le « glen » (vallée glaciaire) en cours d’ascension…









A la croisée de la route, des chemins et de la rivière, le camping où nous étions le matin… Y’a déjà du dénivelé !

Plus forts que les Basques (qui montent la Rune tout droit ou presque), les Ecossais : tu montes tout droit sur un tas de cailloux sans aucune stabilité avec un dénivelé de fou ! A ce moment précis, je grommelle intérieurement quelque chose comme « Pétard, j’espère que ça vaut le coup de monter tout là-haut ! »


Toujours plus haut, toujours plus raide… Le grommellement intérieur se transforme en sourde inquiétude « Et après, il va falloir le faire dans l’autre sens !»


















A gauche… A droite…
Bon, ben on n’a vraiment pas le choix…


On est enfin arrivés…


… et on voit ça, en mieux (en vrai, les formes sont beaucoup plus nettes et les couleurs plus contrastées). Bon, ça valait le coup. Ca ira pour cette fois !


Sur le retour…


Voilà pour la rando en image… Vous aurez constaté qu’il y a moins de photos du retour : faut dire qu’en descente on a moins besoin de prétexter qu’il y a plein de super trucs à photographier pour s’arrêter… (Oui, c’est moi qui avais l’appareil, pourquoi ?)

Nous arrivons à l’arrêt de bus et avons à peine le temps de poser nos sacs qu’un bus arrive. Bon, ben c’est cool ! Le chauffeur est encore super sympa et nous fait une réduction sur le trajet (enfin c’est ce qu’il nous a dit !). Nous descendons à Portree, où nous avons un autre bus à prendre, avec environ 2 heures d’avance. Il fait super beau, et comme on a vraiment de la chance, les Celtic Games ne sont pas encore finis, enfin il reste encore des joueurs de cornemuse et les jeux sont proposés aux touristes et aux amateurs. On a croisé plein de bonshommes en kilt dans les rues en nous rendant sur le site des jeux, un endroit qui faisait d’ailleurs très druidique : un grand rond de gazon entouré de quelques pins sur une presqu’île rocheuse surplombant la baie… Avec le ciel bleu, le soleil et la mer c’était magnifique !

Dans la baie de Portree


Les Celtic Games à Portree. Cornemuse et tambours !

On mange une glace à 2 pounds (!) et on s’en retourne à la gare routière pour prendre notre bus du soir, qui nous conduira jusqu’à Uig où nous prenons le ferry le lendemain matin. Le trajet se passe comme d’habitude : je suis plutôt inquiète de la conduite sportive du chauffeur qui, cette fois-là, est en retard par-dessus le marché… On a envie de lui dire « tu sais c’est pas grave si on n’est pas à l’heure ! » mais en arrivant à Uig on comprend pourquoi il voulait arriver à l’heure : il devait prendre le dernier ferry du jour, qui est d’ailleurs parti 5 minutes après notre arrivée. On peut dire que c’était juste !

Pour notre part, nous nous ravitaillons pour les 2 jours à venir à la supérette du coin. Uig est un minuscule village ( et encore !) et en fait de supérette, on pourrait plutôt parler de local multi-services… Bref, j’y vais avec en plus une pire envie d’aller aux toilettes. La dame qui tenait le magasin devait avoir de la parenté avec une race de chien (roquet ? bouledogue ? chien d’arrêt ? j’hésite encore…) : j’ai dû prêter serment que j’allais acheter quelque chose chez elle avant de pouvoir utiliser les toilettes, et vu que j’ai ensuite mis du temps à trouver ce qu’on allait bien manger au vu du peu de choses qu’elle avait en rayon qu’elle me surveillait de façon à peine voilée… Bref, j’ai finalement trouvé de quoi nous satisfaire et nous sommes allés nous installer au camping qui se trouvait un peu plus loin, face à la mer évidemment.

Petit camping sympa, près de la mer…

Je crois que c’est ce soir-là (ou la veille ?) qu’on s’est mis à utiliser la couverture de survie la nuit. Bon ok ça fait un méga boucan dès qu’on bouge un cil, mais c’est incroyablement efficace ! Fini le froid en milieu de nuit ! Quel plaisir ! On a passé une bien bonne nuit, à part qu’il y avait encore plein de Français dans le camping… Au passage, on a pleinement mesuré nos chances respectives de voyager en si bonne compagnie l’un et l’autre : parmi les français qui étaient là, il y avait une sorte de « blonde » brune (mais alors blonde ! et puis chiante comme une fille !) qui n’arrêtait pas de se plaindre, et aussi un groupe de mecs français dont un était super-stressé de la vie (du genre « Pff, voilà j’en étais sûr, il manque une sardine ! Et puis il faut gonfler le matelas, fait chier, ça va nous prendre dix plombes, en plus j’suis sûr qu’on va le crever à dormir à deux dessus ! et puis… »). Je peux vous dire qu’on était peinards tous les deux ! On s’est tranquillement endormis déguisés en papillottes dans notre couverture de survie en laissant les autres Français râler… Comment ça les Français sont grincheux ?!

mardi 18 septembre 2007

De Fort William à Sligachan (Skye), 4ème jour.

Impression générale : beaucoup de trajet, petite baisse de tension. Première rencontre avec les paysages de carte postale…
Météo : Pluie, gris… pas beau du tout !
Ce que l’on apprend sur l’Ecosse et les Ecossais :
Jacobite, ce n’est pas la même chose que jésuite…
Comment s’écrit « île de Skye » en gaélique ?
D’où l’île de Skye tire-t-elle son nom ?


En ce mardi matin, nous nous levons tôt pour être sûrs d’arriver à la gare pour avoir un train qui nous permettra de prendre le ferry à Mallaig… Cette première nuit sous la tente n’a pas été exceptionnelle : sol un peu dur, un peu froid le matin et bien sûr l’accueil des midges dès l’ouverture de la tente… La météo ne s’annonce pas terrible mais bon, on est plutôt concentrés sur l’heure donc ça et les midges on ne s’en inquiète pas trop…

Nous arrivons à la gare avec une quinzaine de minutes d’avance. La ligne de train qui relie Fort William à Mallaig est desservie une ou deux fois par jour (en plus des trains « classiques ») par le « Jacobite Steam Train », un train à vapeur ainsi dénommé car son tracé suit le chemin qu’ont emprunté les Jacobites il y a 3 siècles.

Mais qui sont les Jacobites, me direz-vous (« Oh oui, qui sont les Jacobites, Lucile ? »)… Alors pour faire simple (et en relisant attentivement le Lonely Planet tout corné, j’avoue…), à partir du 1er mai 1707, l’Angleterre et l’Ecosse se sont trouvées dirigées par un même roi. Or la famille régnante, les Hanovre, avait été choisie par le parlement anglais en 1701 et ça plaisait pas très trop aux Ecossais. Enfin plutôt ça plaisait pas très trop à une partie des Ecossais qui soutenaient le fils de Jacques VII, Jacques Edouard Stuart (ben oui : 5, 6, 7, Edouard Stuart, 9, …) et qu’on appelait donc des « jacobites » (parce que Jacques). Ils ont essayé de prendre le pouvoir à 3 reprises et ils ont fait une belle performance la dernière fois en 1745 puisqu’ils ont pris Edimbourg. Malheureusement pour eux, l’aventure s’est terminée en 1746, à la bataille de Culloden où les Jacobites se firent lamentablement écraser. Suite à cette date fatidique, des mesures drastiques contre les Highlanders et leur culture guerrière sont prises (confiscation des armes, interdiction du port du kilt – et c’est pas une blague - etc.) et c’est la fin d’une culture. Je lis en ce moment le journal de voyage d’un anglais qui a visité le coin en 1773 et qui rapporte les derniers signes de cette ancienne culture de clans propre aux Highlands. C’est très intéressant de lire les descriptions mais aussi l’analyse de ce bonhomme-là à une époque où on se rappelait des Highlanders de mémoire d’homme… Enfin, bref, même si c’en est fini de la révolte armée, comme je l’ai déjà écrit je crois, la haine des Anglais et une francophilie certaine sont restées de mise pour de nombreux Ecossais…

Enfin voilà pour les Jacobites, que l’on retrouve d’ailleurs régulièrement dans tout le pays (si vous y allez vous serez contents d’avoir quelques notions d’Histoire d’Ecosse !). Malheureusement le train à vapeur était complet ce jour-là (il faut réserver au moins une semaine à l’avance si ce n’est plus pour avoir une chance de monter dedans) et d’un autre côté on n’était pas trop dégoûtés car on a du coup pris la même ligne dans un train normal à un prix deux fois moindre et en arrivant à Mallaig en 1h30 au lieu de 3h. Pour ceux qui ont vu la série des « Harry Potter », avant d’arriver à Poudlard, le train passe sur un viaduc de pierre. Eh ben c’est à Glenfinnan, sur cette voie-là. A ce moment du voyage on n’assumait pas trop notre côté « touristes » donc on ne s’est pas rués sur les vitres comme d’autres passagers pour prendre une photo probablement floue … Pour voir de quoi il s’agit, je vous suggère donc de taper « Jacobite Steam Train » dans un moteur de recherche quelconque et vous devriez trouver sans problème le site en question avec quelques belles photos… Pendant le trajet, on bouquine tranquillement : moi La douane de mer de Jean d’Ormesson et Seb les guides Lonely Planet. On a beau en avoir 2 (celui en français dont je vous ai déjà parlé et un spécial rando, en anglais) je pense que Seb a assez souvent regretté de n’avoir rien pris d’autre, mais bon « c’est toujours ça de moins à porter ».

On arrive à Mallaig, sur la côte ouest de l’Ecosse, où la météo n’est pas meilleure, disons même qu’elle est franchement pire qu’à notre départ. Nous devons prendre un ferry pour nous rendre sur l’île de Skye. Nous en profitons pour prendre nos tickets pour les 3 trajets que nous aurons à faire en ferry au cours de notre voyage et attendons l’autorisation de monter à bord. Dit comme ça, ça a l’air simple mais ça s’avère plus compliqué à mettre en œuvre étant donné que le local de vente des tickets et d’attente est un préfabriqué un peu petit pour tous ces gens qui ont des gros sacs de rando… Ben oui, les autres ne restent pas là pour attendre, ils sont à voiture donc ils ne rentrent que pour acheter leurs tickets et retournent à l’abri dans leur voiture. Et évidemment notre tentative d’aller attendre dehors est vite découragée par la météo : il pleut et il y a un bon vent bien froid… Nous attendons donc dedans comme tout le monde. On finit par nous dire que le ferry est prêt et que nous pouvons y aller. Le contrôleur, qui nous accueille à bord, nous demande de remplir des petits coupons avec nos noms, prénoms, âge et ce genre de trucs, coupons qu’on doit lui remettre. Seb m’explique que c’est pour savoir qui est à bord en cas de naufrage. Rassurant. Le trajet est plutôt court (30 minutes tout au plus), c’en est presque décevant… Dommage, j’aurais bien aimé dormir un peu, mais enfin tant pis, nous descendons à Armadale.

Nous retrouvons le vent et la pluie sur Skye... J’ai lu pendant le trajet que « l’île de Skye (an t-Eilean Sgiathanach, en gaélique) tient son nom du vieux norrois sky-a qui signifie « île des nuages » - certainement en référence aux Cuillin Hills, sommets perdus dans la brume. » Personnellement, je n’irais pas chercher plus loin que dans la météo l’explication de ce nom… Au terminal du ferry il n’y a pas grand’chose et tout le monde va vers le bus qui est là : nous aussi. Il n’y a qu’un seul arrêt de bus et notre destination ne figure pas sur les horaires. Léger stress. On demande au chauffeur s’il ne passerait pas à Broadford, par hasard, et il répond que c’est sur son trajet… Ca nous rassure d’appendre qu’on n’aura pas à attendre plus longtemps dans le vent froid, nous chargeons nos sacs dans la soute et on est partis... Pas moyen de dormir dans le bus non plus car nous guettons notre arrêt et, comme je l’ai déjà dit, en Ecosse il y a intérêt à être réactif en bus ! Bon, c’est moins vrai sur les plus longs trajets où des arrêts précis sont logiquement définis et marqués, mais bon, quand même…

Nous arrivons à Broadford, où nous avons prévu de faire escale. L’auberge de jeunesse est pleine et le bonhomme nous encourage en nous disant que c’est pareil sur toute l’île. C’est pas grave on a nos tentes, on sera pas à la rue… Nous repérons un endroit où nous pourrons planter la tente le soir et partons en quête d’un bus qui nous conduira à l’Eilean Donan Castle, notre visite du jour... Le bus en question a une heure et demie de retard car un grave accident a eu lieu sur la route principale. On profite de ce temps pour papoter avec un couple de français d’à peu près notre âge qui projettent aussi de visiter le château. On se rend compte que nos circuits respectifs se ressemblent assez, mis à part dans l’ordre des lieux visités et aussi dans le style. Eux sont un peu plus « freestyle » dans le sens où ils ne réservent presque rien et un peu moins « roots » vu qu’ils se payent des Bed & Breakfast (équivalent de nos chambres d’hôtes) tous les soirs. Comme je l’ai déjà évoqué, le logement en Ecosse est hors de prix, et pour un « B & B » comme on dit, il faut compter en moyenne 25 livres par personne et par nuit. En plus, c’est plutôt risqué de ne pas réserver en Ecosse à cette période de l’année. Nous avons d’abord été très surpris par le nombre de B & B que nous avons vu (il semblerait que ça soit très commun pour les Ecossais d’ouvrir leur maison aux touristes dès qu’ils ont une ou deux chambres de libre) mais nous avons été encore plus surpris de voir qu’ils étaient presque tous blindés… Devant chacune des maisons qui faisaient B&B, il y avait une enseigne pour les repérer, généralement accompagnée d’un pannonceau amovible disant « No vacancies » (on a vite compris ce que ça voulait dire « complet »)… Bref, tout ça pour faire un petit topo sur les B&B et vous prévenir que c’est plus cher et aussi vous conseiller de réserver si vous prévoyez de partir en Ecosse prochainement...

En attendant le bus…

Nous et nos potes français, on va donc au même endroit : le Eilean Donan Castle, le château dans lequel a été tourné LE fameux film culte Highlander avec Christophe Lambert dans le rôle principal… Oui, oui, ce même château que j’appelais depuis notre départ « le château d’Harry Potter »… (un peu longue à la détente, la meuf…). Un bus de remplacement finit par arriver et finalement nous y voilà... On croise en arrivant une famille de français dont le père et le fils d’environ 8 ans (ben oui, le fils, banane !) s’amusaient à se dire des choses sympathiques. Ainsi, au passage j’ai entendu le père dire au fils : « Si tu n’es pas sage, je te jette dans un nid de midges » (midges prononcé à la française avec un accent du Sud certain), délicate attention qui m’a fait penser à Gad Elmaleh (rappelez-vous de sa technique pour maîtriser son gamin à l’aéroport)… Sur le château, pas grand’chose à rajouter à la photo…

L’Eilean Donan Castle

Notre longue journée de trajets (pas encore finie !) nous ayant pas mal cassé les pattes et quelque peu entamé notre dynamisme, nous décrétons qu’il est excessif de débourser 9,50 livres pour visiter l’intérieur du château. En plus, le Lonely Planet nous a révélé que le château avait été détruit en 1719 (après une défaite jacobite, comme de par hasard) pour n’être reconstruit qu’entre 1912 et 1932, et en plus il y a une éclaircie donc on va rester dehors… Nous nous posons donc une bonne heure près du château à bouquiner ou à regarder les autres touristes avant de repartir…

A ce moment-là, ayant récupéré un peu de nos facultés, nous décidons d’un changement de programme option « sécurité » : nous décidons d’avancer plus avant dans l’île pour ne pas nous crever avec une rando de fous le lendemain (ça, c’était la « formule offensive »)… Nous nous rendons en bus jusqu’à Sligachan, un endroit un peu insensé où il y a une auberge d’un côté de la route et un camping de l’autre. Une rivière passe au même endroit et aussi plusieurs chemins de rando… En clair, c’est un carrefour au milieu de nulle part ! Nous nous installons au camping et prenons une bonne douche pour commencer…

A ce moment-là, un autre « coup de bol » de notre voyage (enfin disons une autre curiosité qu’il nous a été donné de voir…) : l’équipe locale de jeux celtes a décidé de venir s’entraîner au camping ce soir-là. Le gérant est un pote à eux et les autorise à venir pourrir sa pelouse en s’entraînant au tir à la corde. Le principe est simple : on attache une grosse corde à l’arrière d’un vieil utilitaire, on met dans ladite bagnole un ado qui serre le frein à main avec un air démoniaque, et on tire comme des bœufs en criant « Come on ! » et en plantant dans le sol humide ses godasses spéciales (i.e. avec le talon renforcé par un morceau de fer). Bon, mais pourquoi qu’ils font ça les gars ? Ben en fait le lendemain se tient le concours annuel de jeux celtes à Portree, la ville la plus proche, et ils participent… Dommage qu’on ne soit pas là, mais enfin, l’entraînement valait déjà son pesant de cacahuètes, même s’ils n’étaient pas habillés en kilts… Mention spéciale pour la technique de l’équipe : un pied à la perpendiculaire de la corde pour s’assurer l’appui et l’autre qui pousse pour gagner du terrain. Mention spéciale aussi pour un vacancier allemand qui avait l’air d’un viking (il aurait aussi bien pu tirer avec eux sans que je trouve ça choquant) et qui arrosait joyeusement la troupe de schnaps entre deux traînages dans la boue… Même s’ils ne parlaient pas la même langue, je peux vous assurer qu’ils se comprenaient bien ! Au passage, c’est à cette occasion qu’on s’est rendus compte que les Ecossais n’étaient pas immunisés contre les midges (« Fucking midges », c’était là !). Faute de schnaps, je leur ai proposé le spray anti-midges qu’on avait acheté au cours de la journée : succès moindre mais bon, moi ça m’a fait plaisir !

Bref, voilà, encore une journée bien remplie, mais c’est pas tout ça : demain on commence vraiment le sport avec une rando donc on traîne pas ! On mange et au lit !





Ce qui nous attend demain… si les nuages se lèvent !





Au fourneau et à la barre, mais toujours avec classe… Quel homme !

lundi 10 septembre 2007

Glasgow et Fort Williams, 3ème jour.

Impression générale : Intéressant le matin, fatigant l’après-midi
Météo : Moyen bof
Ce que l’on apprend sur l’Ecosse et les Ecossais :
Quel est le plus sérieux problème de société en Ecosse ?
C’est pas des moucherons, c’est des midges !



Et pour commencer une autre petite énigme, même si la photo n’est pas bonne … Selon vous, à quoi servait cet objet ?


Deuxième nuit en Ecosse. Je me suis régulièrement réveillée en panique pensant être en retard (je n’ai pas une extrême confiance dans l’autonomie de mon téléphone portable dans un pays où les prises ne permettent pas de brancher des chargeurs français) mais finalement, le réveil a fonctionné à 8h, comme je le lui avais demandé (gentille machine !). Hop, hop, hop, je me douche je m’habille et me voilà à 8h30 à l’étage de la salle commune où j’ai rendez-vous avec Seb (qui lui est dans un dortoir de garçons, je vous le rappelle). Je l’attends en détaillant la moquette, en relisant 12000 fois la plaque qui dit ce qu’on trouve à chaque étage (« Tiens, il y a une laverie ?! ») et en jetant des coups d’œil furtifs aux gens qui sortent de l’ascenseur. Au début je trouve des excuses et des tas d’explications du genre « il ne doit pas y avoir de place à la douche » ou « l’ascenseur doit être monopolisé par les femmes de ménage qui transportent des chariots de linge » mais au bout de 20 minutes je finis par aller à son étage car il était entre nous franchement plus probable qu’il se soit rendormi... Arrivée au 6ème, je frappe en espérant qu’on ne soit pas croisés. Pas de réponse. J’insiste un peu en me disant « t’es un peu conne, tu vas réveiller tout le dortoir et s’il faut il t’attend au p’tit déj… » et là, la porte s’ouvre sur Seb tout endormi. Moi contente de le trouver finalement je lui dit entre le reproche et l’amusement (si, si, c’est possible !) « Ben alors, tu t’es pas réveillé ? » et v’là-t-y pas qu’il me répond « il est 8 heures moins cinq »… Là, je bugge quelques secondes… Pour m’aider, Seb me rappelle qu’il y a une heure de décalage avec la France. Ben oui je le sais bien j’ai réglé ma montre exprès… Pas mon portable…

Bon je suis confuse, je le laisse se préparer en l’attendant cette fois de manière beaucoup plus sereine avec un bouquin pour passer le temps… Il arrive finalement et on essaye de grappiller quelques trucs à manger. Les cruches et les saladiers se vident en moins de 2 et les personnes chargées du ravitaillement ont du mal à suivre, même en courant ! Au passage, je note qu’il y avait nettement moins de monde une heure auparavant… Une fois qu’on a réussi à avoir les fonds du saladier de Weetabix, un demi-verre de jus d’orange et une cuillère on s’installe là où il reste de la place… On tombe évidemment dans une table à dominante française (il y a des français partout dans cet hôtel, le dépaysement n’est pas flagrant), à côté notamment d’un bonhomme qui vit depuis quelques années en Irlande avec un maillot de foot du Celtic (pas l’eau minérale alsacienne). Il est venu à Glasgow juste pour voir le match qui a eu lieu la veille (effectivement on avait croisés pas mal de gens habillés de vert et blanc, les couleurs du Celtic, dans la rue la veille…). De là ça dérive sur l’opposition aux Anglais et sur la franche aversion qu’ils inspirent à de nombreux Ecossais et Irlandais, et on arrive donc tout logiquement à parler de la situation en Irlande… On peut dire qu’on est tombés de haut (enfin, au moins moi) car on s’est rendus compte qu’il existait encore de très sérieuses tensions dans le pays entre protestants et catholiques.

N.B. avant de relater l’épisode : j’espère ne heurter la sensibilité religieuse de personne en retranscrivant les propos de ce gars, mais bon, voilà c’est ce qu’il nous a raconté. Cela dit, j’ai l’impression que les termes « catholiques » et « protestants » décrivent en Irlande deux populations franchement différentes et ce largement au-delà de leur religion, donc même dans la bouche de notre voisin de petit dej’ je ne pense pas qu’il faille interpréter tout ça comme des jugements sur la religion… Voilà, ça c’est fait, je poursuis…

Ce qui était drôle c’était l’implication du bonhomme là-dedans : il était catholique, même s’il était athée car « là-bas tu es soit l’un, soit l’autre » et il disait toujours « nous » en parlant des catholiques. Au début j’avais un peu de mal à le suivre car j’interprétais d’abord le « nous » comme « la communauté française en Irlande »… Il nous a expliqué qu’il y avait des quartiers catholique et des quartiers protestants, et que si un protestant venait à s’aventurer dans un quartier catholique, ils lui expliquaient qu’il ne pouvait pas rester là et lui appelaient un taxi, mais qu’à l’inverse, si un catholique allait dans un quartier protestant il était sûr de se faire tabasser (« Nous on est vachement plus tolérants qu’eux ! »). Alors on lui demande s’ils se connaissent tous au point de savoir qui est catholique et qui est protestant, mais il nous a répondu que ça se voyait et qu’il saurait différencier l’un de l’autre dans la rue. Il nous a aussi dit que les protestants étaient vraiment bêtes et que c’était bien pour ça que l’Angleterre ne voulait pas d’eux, et aussi que les catholiques faisaient plus d’enfants et qu’ils étaient passés d’une minorité à presque pareil que les protestants et que « bientôt on sera plus nombreux qu’eux ». J’avoue que j’ai été à la fois ravie de discuter avec cette personne et franchement mal à l’aise face à son discours, désinvolte et extérieur dans le ton, mais très impliqué dans les mots… Bref, pas inintéressant mais largement insuffisant pour se faire une opinion… Il faudra qu’on aille voir nous-même !

Après ce petit déj’ qui avait du coup un peu duré, on est allés faire nos sacs, et on est partis (mais oui on a payé, comme vous êtes alors !), direction le People’s Palace, un musée sur les Ecossais et leurs mœurs dans une jolie bâtisse au milieu d’un parc. En arrivant on a demandé au gardien si on pouvait laisser nos gros sacs quelque part et comme il était sympa mais qu’il n’y avait pas de place, on les a mis dans le placard à balais (!). Alors sur le People’s Palace, on n’a que des compliments à vous faire : c’est un musée très ludique aussi bien pour les petits que pour les grands. De dehors ça paraît relativement petit, mais au final il y a plein de petites choses à faire, les sujets sont traités de façon assez démonstrative (il y a des reconstitutions d’intérieurs du début du XXe siècle, des trappes à ouvrir pour découvrir des objets, des petites anecdotes, on peut jouer à la marchande en disant qu’on faisait comme si on allait à l’épicerie juste après la guerre et voir ce qu’on pouvait acheter, on peut faire la lessive à l’ancienne …), et bien sûr c’est gratuit ! Parmi les trucs sympathiques qu’on a vus, il y avait l’énigme d’aujourd’hui (vous savez, la photo tout en haut du message), et aussi ça :









C’est le People’s Palace qui l’a dit ! Le flou n’était pas prémédité mais colle finalement pas mal au sujet…










Le kit « je-sauve-ma-vie-en-1918 » : un bouquin de prière allemand ramassé sur le champ de bataille et un miroir dans la poche de ma veste… Rien de plus simple pour arrêter une balle ! Une partie du musée raconte l’histoire de ce bonhomme et de sa femme car de nombreuses lettres sont restées. C’est passionnant et très émouvant d’essayer de se mettre à leur place.


Le jardin d’hiver du People’s Palace… Sympa pour prendre un café !

Comme vous voyez, le bâtiment en lui-même était aussi fort sympathique… Il y a quelque chose que l’on a appris dans ce musée et qui nous a un peu éclairés sur ce qu’on avait vu depuis que nous étions arrivés et qui nous avait un peu interpellés… En fait à part dans les hyper-centre-villes, on trouve très peu d’habitat très ancien. La majorité des maisons semblent dater de la fin du XIX et ce qui est le plus choquant est que ce sont toutes strictement les mêmes, sur le principe de certaines banlieues pavillonnaires mais en plus vieux. C’est là que je regrette de n’avoir pas mieux lu ces panneaux car maintenant, environ un mois après, c’est vraiment méga flou !! A ma décharge, les panneaux étaient en anglais et plus conséquents à cet étage qu’à la partie du dessous, et puis aussi je venais de simuler une alerte à la bombe dans un abri anti-missiles de la seconde guerre mondiale, alors j’avais pas top envie de me remettre à réfléchir ! Bref ce que je me rappelle, c’est qu’à l’époque (genre seconde moitié du XIXe et début XXe) les logements en ville appartenaient à de grands propriétaires qui avaient de nombreux immeubles, à tels points qu’ils employaient souvent une personne chargée de collecter les loyers à leur place. En gros, quasiment personne n’était propriétaire de son logement. Evidemment, les propriétaires augmentaient régulièrement les prix de ce qui devenait des taudis insalubres et il y avait tellement peu de logements et donc une telle demande qu’ils n’hésitaient pas une seconde avant de mettre ceux qui refusaient de payer à la porte. Mais ce phénomène a atteint une telle ampleur qu’il y a eu d’énormes mouvements de protestation. En réaction, le Council (le gouvernement) a fait construire des tas de logements neufs à des prix accessibles à des familles modestes et avec un minimum de confort (genre cuisine et chambre séparées). Et ces fameux immeubles étaient tous bâtis sur le même modèle qu’on retrouve partout dans le pays. Je ne sais pas s’ils ont aussi fait construire des maisons où s’ils ont accordé des prêts ou des solutions de financement, mais on a aussi entendu parler plus tard dans les Hébrides de « Council Houses », à notre grande déception d’ailleurs, car le bâti traditionnel se ruine là-bas à vue d’œil… En même temps entre une maisonnette aux murs de pierres empilées et au sol en terre battue et une Council House tout confort, le choix est facile à faire… Mais ça fait quand même de la peine de voir les tas de pierres en se disant qu’avant il y avait une maison là… Bref, voilà, tout ça pour dire que ça nous a surpris de constater que l’Ecosse et la France n’ont pas du tout connus les mêmes difficultés aux mêmes moments… Eh oui, on sort de chez nous et on se rend compte que c’est pas partout pareil ! C’est magique ! Vive les voyages !

Après avoir récupéré nos sacs et salué l’aspirateur au passage, on a mangé nos sandwiches tout près, dans le Parc (il y avait une éclaircie à ce moment-là !), puis on s’est dirigés vers la gare routière où nous devions prendre le bus pour rejoindre Fort William, notre étape du soir. Nous trouvons la gare et notre bus sans problème : en fait ils prennent tellement le bus en Ecosse que les gares routières sont super bien organisées. Bref on monte dans le car (oui parce que c’était une longue distance… Enfin, je sais pas trop si c’est vraiment ça la différence entre « bus » et « car »…) et c’est parti pour 3 heures de trajet… On constate à l’occasion que les Ecossais roulent comme des fous, ou du moins qu’ils nous font un peu peur. Ca s’est confirmé dans la suite du périple, presque systématiquement… En revanche, systématiquement aussi ils étaient très respectueux de vélos et des moutons qui se trouvent parfois sur la route (ça arrive souvent dans les Highlands et sur les îles où on a été car il y a très peu de clôtures). Ils préfèrent s’arrêter au milieu de nulle part plutôt que de frôler un vélo ou d’effrayer un mouton. C’est peut-être pour rattraper le temps qu’ils perdent à ces occasions qu’ils roulent comme des fous le reste du temps ?! Je profite de quelques minutes (hum hum) de ce trajet pour dormir un peu. Il faut dire que je me suis levée un peu en avance !

En fin d’après-midi, nous arrivons à Fort William. La station du bus se trouve juste à côté d’un supermarché où nous allons nous ravitailler pour les 2 jours qui viennent, prévus sous la tente (enfin les nuits seulement, vous vous imaginez bien qu’étant en Ecosse on avait prévu autre chose pour les journées). Nous marchons ensuite pendant presque une heure pour essayer de trouver un endroit où planter la tente. Le camping aurait été tout indiqué pour cela sauf qu’il était un peu loin et que Seb est un peu Auvergnat (Aveyronnais c’est pareil !). Je dis ça pour le charrier bien sûr (même si c’est un peu vrai quand même…). Au passage, on a commencé à entrevoir ce jour-là que le camping sauvage, auquel on avait pas mal prévu d’avoir recours, ne serait pas évident à appliquer vu que la majorité des sols sont trempés. On campe finalement sur le bord d’un chemin, à peu près au sec (je parle seulement du sol), entre la rivière et des pâturages. Vaches et moutons nous accueillent bruyamment, quant à la rivière elle semble faire le même bruit que d’habitude... Et c’est là, en déballant dos affaires après avoir monté la tente qu’on découvre les midges … Au début on a pensé que c’était un nuée de petits moucherons comme il arrive d’en voir dans les parcs ou quand on se ballade dans la campagne. Voilà, c’est un peu désagréable quand on est dedans mais rien de plus… Ben les midges ça ressemble à ces moucherons sauf que ça pique ! Ce soir-là on n’avait pas encore acheté le produit anti-midges (oui parce qu’il faut un produit spécial, on n’en trouve pas en France), ça fait qu’on en a mangé un paquet avec le riz et qu’on s’est donnés des claques toute la soirée… Bon c’est une bien piètre consolation, mais contrairement à des moustiques, les midges on peut les tuer presque à tous les coups, ils sont un peu cons, ils s’envolent pas une fois qu’ils sont posés… Par la suite, on aura l’occasion d’entendre d’authentiques Ecossais parler de ces petites créatures en ces termes : « Fucking midges ! ». On a aussitôt adopté l’expression ! ^_^








Premier soir sous la tente !













On ne voit pas très bien, mais ça c’est les mains de Seb après quelques jours dans la nature et donc … avec les midges ! En regardant bien on voit plein de petits boutons…






Enfin voilà, encore une journée bien riche, on est bien crevés, on va se coucher !


La réponse en image…
Si si, c’est véridique : ça servait à transporter les bonhommes tout saouls !

jeudi 6 septembre 2007

Glasgow, 2ème jour

Impression générale : « Ouah, on a fait tout ça ce jour-là ?! »
Météo : Très bof
Ce que l’on apprend sur l’Ecosse et les Ecossais :
Comment prendre le bus comme un véritable Ecossais ?
Dans quelles conditions peut-on boire un chocolat chaud en Ecosse ?
On a un cousin en Ecosse (si, si, vous allez voir !)



Et pour commencer, la devinette du jour, dans la catégorie « Culture »… C’est qui qui a fait ça ?


Et voilà, c’était notre première nuit en Ecosse… Pas grand’chose à dire, à part que j’ai été réveillée vers 4h du matin par les cris de mouettes. Il faut dire que ce pays est plein de mouettes, à part quand on est dans les Highlands, et il faut aussi dire qu’au moment où on y a était c’était l’époque de sevrage des jeunes ce qui fait qu’ils piaillaient encore plus… Bref, allez savoir pourquoi, elles se sont mises à faire un boucan d’enfer toutes en même temps au milieu de la nuit… Le côté positif dans ce cas c’est de regarder sa montre et de se dire : « chouette (mouette ?), je peux encore dormir plusieurs heures ! ». 3 ou 4 heures plus tard (je sais plus à cause du décalage horaire) on se lève, petit dèj’ pas mal, rondement avalé dans la salle commune et on décolle pour la journée…

Première épreuve : prendre le bus pour aller visiter la collection Burrell. Notre précieux guide indiquant toujours les différents moyens de rallier un lieu, y compris en donnant les différentes lignes de bus qui permettent de s’y rendre, nous avons déjà gagné du temps en ne cherchant pas pendant des heures quel bus nous devions prendre. Bon, notre précieux guide disait aussi qu’il fallait faire signe aux bus si on voulait qu’ils s’arrêtent. Quel signe ?? Un grand coucou en souriant ? Lever le bras en disant « Bus ! » d’une voix claire avec l’air grave (comme les nanas en tailleur dans les films américains qui hèlent les taxis qui ne sont pas en grève parce qu’on veut leur coller des mouchards) ? Nous en étions là quand d’autres personnes sont venues aussi attendre leur bus et heureusement on a pu voir comment ils faisaient pour arrêter leur bus quand il arrivait : il lèvent juste l’avant-bras à la perpendiculaire du bras avec la paume tournée vers le sol et les doigts faisant presque un signe de bénédiction. Tout ça en regardant le chauffeur. Bon, ça devrait aller… Notre bus arrive, on fait le signe de ralliement secret, il s’arrête : c’est merveilleux, ça a marché ! Nous sommes de vrais Ecossais ! On a très vite été déçus (la fameuse « douche écossaise » sans doute) car en ville, quand on achète son ticket à bord du bus il faut faire l’appoint et bien sûr, nous n’avions pas l’appoint… Ben du coup, le chauffeur nous a fait une réduction de 2 livres… Ils sont VRAIMENT cool ces Ecossais ! Bon on va s’installer et on commence à réfléchir à comment on va descendre et surtout à quand il va falloir le faire… Un truc qui peut vous servir si vous avez à prendre le bus en Ecosse : mieux vaut avoir une idée de l’endroit où vous souhaitez descendre car les chauffeurs ne s’arrêtent que quand on le leur demande. De notre côté, en général on ne s’est pas trop mal débrouillés. Là en l’occurrence on est seulement descendus un arrêt trop tard, mais bon, un peu de marche n’a jamais tué personne…

On arrive à la collection Burrell, un très beau bâtiment de bois et de verre principalement. Et c’est… fermé ! Si vous avez suivi on est dimanche mais non c’est pas pour ça que c’est fermé, c’est parce que le dimanche ça n’ouvre qu’à 11h… 1 heure à tuer, on est au milieu d’un grand parc, ça devrait aller… Bon il s’est mis à pleuvoir vers 10h, mais « c’est pas grave, on n’est pas en sucre ! » et puis on a des K-ways (c’est terriblement réconfortant un K-way, même si c’est froid). Je profite de cette petite pause pour vous dire 2 mots de la collection Burrell (enfin je recopie le guide, ce sera mieux) : « Industriel fortuné, Sir William Burrell a rassemblé une impressionnante collection d’objets dont il fit don à la ville de Glasgow. Ses trésors vont de la porcelaine de Chine à du mobilier médiéval en passant par des tableaux de Renoir et de Cézanne ». On se balade sans conviction (en fait y’a que de l’herbe dans ce parc), et on retourne au musée un peu après 11h, un peu las de la marche mais contents d’être au sec…

Alors quelque chose de bien en Ecosse avec les musées (et je crois que c’est une généralité au Royaume-Uni), c’est que la majeure partie du temps ils sont gratuits. Du coup on n’hésite plus à rentrer dans un musée même si on n’a qu’une heure à y passer ou à vouloir rentabiliser l’entrée en lisant bien tous les panneaux ou en voulant tout voir… Enfin, chacun pour ses raisons se réjouira de ne jamais payer l’entrée d’un musée… Nous entrons donc dans ce bâtiment plein de toutes sortes d’objets. Tout de suite en entrant on arrive dans une salle comme ça :


Bon évidemment comme tous les musées, on est super attentifs au début (l’Egypte, les Romains) et puis plus ça va plus on passe vite… Il y a toute une flopée de tableaux de Degas pas connus (et pas exceptionnels à vrai dire… Seb a décrété qu’il n’aimait pas Degas) et d’autres peintres du XVII au XIXe siècle si je me rappelle bien, dont un ou deux Delacroix et un Cézanne. A la fin de la partie peinture on en avait vraiment marre… Je pense qu’on avait vu environ 1/3 du musée… Après on est bien passés dans des salles où il y avait des meubles, des armes, de la broderie (véridique), des tentures, etc. mais sans trop regarder.
Cocorico, on se refait pas !


















« T’as de la chance d’être dans ta boîte, toi ! »




Nous finissons donc par sortir, un peu à contrecœur car il pleut (encore !) et nous mettons en quête d’un coin pour pique-niquer par cette belle après-midi… On trouve un kiosque un peu au-dessus du musée et on se pose pour manger nos sandwiches. Ah oui parce que pendant notre séjour on a toujours mangé des sandwiches le midi (qu’on faisait nous-même à partir de petits pains, jambon et fromage, … euh pardon : cheddar !) et le soir on essayait de manger chaud (au réchaud quand on campait, et parfois au restau quand on était en ville). Donc voilà, pique-nique dans le froid puis retour vers Glasgow centre. Là je m’éternise pas parce qu’on a un peu galéré pour retrouver un arrêt de bus, toujours sous la pluie, et à part le concours de tir à l’arc qu’on a du coup surpris par hasard au-dessus d’une haie, ce n’est pas un super souvenir…

Bref, voilà, on finit par rentrer à Glasgow et on se met en quête d’un pub pour pouvoir se poser et boire quelque chose de chaud (enfin, ça c’est pour ce qui me concerne, Seb cherchant quant à lui quelque chose qui fait de la mousse). On s’installe au « Drum and Monkey », un pub très agréable avec une super déco genre années 30 au pays du Jazz…


Ambiance d’un pub jazz… Sympa !

Mais bon, il est plus de 17h, et si j’ai eu mon chocolat chaud ce jour-là, ce fut je crois mon seul coup de chance en ce domaine ! J’ai en effet subi par la suite de nombreuses envies de chocolat chaud déçues du fait d’un curieux « cloisonnement » du service en Ecosse… Je m’explique : déjà quand on parle boisson en Ecosse on déconne pas, on fait ça bien ! Tu veux boire de l’alcool, tu vas dans un pub, tu veux boire autre chose, tu vas dans un salon de thé ! Là ! C’est clair ?! Bon, deuxio : tu veux boire autre chose que de l’alcool après 17h ? Ben c’est trop tard, les salons de thé ferment à 17h. Ben ouais, fallait y penser avant mon gars ! Vous imaginez bien qu’en faisant de la rando dans un pays franchement humide, ça m’aurait souvent fait plaisir de boire un truc chaud et chocolaté en arrivant dans un village. Mais bon, comme on n’est pas des mariolles, on finissait rarement une rando avant 17h, donc voilà, pas de chocolat c’est comme ça ! Le plus frustrant c’est quand un établissement fait salon de thé ET pub et qu’il sert quand même des choses différentes selon l’heure… Bref y’a peut-être une explication à ça, mais je la connais pas… Bon, on se réchauffe, c’est sympa et on rentre à l’hôtel pour se changer avant de ressortir : on a vu qu’à 19h, il y avait un spectacle de marionnettes qui avait l’air marrant. On était pas sûr de ce qu’on allait bien pouvoir y comprendre mais bon, c’est parti, « Let’s go ! » comme on dit… On sort en allant d’un pas décidé vers le coin du théâtre de marionnettes, on repasse devant le bout de trottoir sur lequel nous avions rencontré un charmant policier la veille et on se rend compte qu’on a oublié notre guide magique (1 boulet + 1 boulet = 2 boulets). C’est pas grave, on va essayer de le trouver tous seuls… Tu parles ! On a finalement fait un petit tour dans le quartier, on a loupé l’heure du début du spectacle et on est rentrés à l’hôtel pour chercher le guide. Entre-temps on s’est fait interpeller dans la rue par un groupe qui buvait devant un pub (toujours l’effet chapeau de cow-boy) mais on s’est pas arrêtés car à ce moment-là on pensait encore pouvoir trouver le théâtre…

Bref, finalement on s’est décidés à aller au ciné. On part, on s’arrête à un carrefour parce que le petit bonhomme il était rouge et là on se fait encore accoster. Un bonhomme saoul d’environ 45 ans, visiblement impressionné par le chapeau, qui en second lieu me trouve jolie et me fait du baise-main et baragouine un truc. Seb répond un truc poli et passe-partout (genre « Have a nice evening ») et là les carottes sont cuites : il a compris qu’on était français. Du coup on n’a pas le choix, on est ses cousins et il faut ABSOLUMENT qu’on aille au pub avec lui. Bon il a pas l’air méchant à part qu’on comprend presque rien de ce qu’il dit et qu’il intègre sans arrêt dans son monologue des mimes de gars qui utilise un pistolet… Hum ! Bon, on entre donc dans le premier pub venu, notre cousin annonce à la cantonade « De la bière pour mes cousins français ! » ou un truc approchant, et nous voilà attablés tous les trois avec chacun sa Tenant à essayer d’avoir une discussion… Seb s’en sortait visiblement mieux que moi, ou du moins il arrivait mieux à rebondir quand notre cousin avait l’air d’attendre une réponse… Moi tout ce que j’ai compris, c’est qu’il était d’origine Suédoise mais qu’il vivait à Glasgow et qu’il était docteur. Le reste… ??!? Quand la fin du verre s’approche, il nous demande si on a goûté « un mot incompréhensible car prononcé par un Ecossais saoul », une boisson très fortement alcoolisée apparemment. On dit non, il veut nous en payer un verre, alors on redit non (oh, on n’a pas encore mangé ! et ceux qui me connaissent un peu savent bien que de toutes façons avec ma bière j’étais déjà saoule ! ^_^ ) mais lui s’en fout, sort son portefeuille et constate qu’il n’a pas assez de saouls, euh non de sous, pour nous payer ce fameux coup. Il nous dit donc de l’attendre, qu’il va retirer de l’argent et qu’il revient… On a attendu 20 minutes et on est finalement partis car il commençait à se faire faim… Tout ça grâce à un chapeau de cow-boy, c’est quand même dingue, non ?!

Pour finir la journée (ben oui, c’est pas trop tôt, mais vous savez pour moi aussi c’est long d’écrire tout ça !), on est finalement entrés dans un restau à tapas super sympa, plus calme et moins bondé que celui où on était la veille. Au moment de payer, on a eu l’occasion d’apprendre un nouveau mot, enfin disons qu’on n’a pas compris tout de suite. « Gratuity » ça veut dire pourboire, sauf qu’on le savait pas alors on a dit non en souriant à la serveuse, qui avait pourtant été super sympa (c’est-à-dire qu’on avait compris tout ce qu’elle disait)… La honte !


Réponse : Eh oui c’est le fameux penseur de Rodin (ou plutôt une étude)

lundi 3 septembre 2007

Glasgow, 1er jour.

Paysage urbain fréquent à Glasgow ... Ca a son charme!

Impression générale : Ville qui semble à moitié abandonnée par son architecture (bâtiments sombres aux vitres cassées, chantiers qui semblent arrêtés au stade « on a tout cassé en laissant un pan de mur pour le fun ») mais super animée le soir (boîtes et clubs partout).
Météo :
Bof
Ce que l’on apprend sur l’Ecosse et les Ecossais :
- Que font tous ces ados habillés pareil en file le long du trottoir à 17h?


Très bien, nous sommes donc à la Central Station de Glasgow avec chacun notre gros sac de rando de 15 kg sur le dos. Avant d’aller explorer la ville on va aller poser nos affaires au Backpackers Hostel (sorte d’auberge de jeunesse sans limite d’âge) dans lequel on a réservé nos places pour 2 nuits… Pour ne pas trop avoir l’air de touristes, on étudie la carte du Lonely Planet avant de sortir de la gare, histoire de nous rendre d’un pas assuré à l’Eurohostel (c’est comme ça qu’il s’appelle) à 2 blocs de là…

Sur la route on passe à côté de troupeaux de jeunes écossais de 14 – 15 ans environ, tous habillés pareil (un groupe de gothiques, habillés et maquillés en noir, avec plein de piercings et tirant la tronche, et un groupe de lolitas fluos et leurs copains en pantalons portés comme c’est la mode, c’est-à-dire comme s’ils avaient oublié de les remonter en sortant des toilettes…). On trouvait bien ça un peu bizarre, mais on a fini par se rappeler qu’au Royaume-Uni il y a des boîtes pour ados qui ouvrent à 17h … Effectivement, le groupe n°1 attendait devant l’entrée du « Cathouse » (qui s’est avéré être une boîte gothique notoire dont on a vu des affiches partout par la suite) et le groupe n°2 je me rappelle plus mais quelque chose comme « Donne-moi ta vibe et ton flex, baby, je veux une femme like you ». Au passage, Seb se fait accoster par 2 gamines à cause de son chapeau de cow-boy. On comprend pas bien ce qu’elles nous disent et de toutes façons elles se cassent en rigolant, on saura jamais…

L’Eurohostel est au bout de la rue, à gauche, face à la Clyde (c’est la rivière qui passe à Glasgow, pas le pote de Bonnie…). Entre parenthèses, de façon générale, en Ecosse les prix du logement sont exorbitants : le moins cher qu’on ait payé pour ces backpackers où on dort dans des dortoirs c’était 10 pounds la nuit par personne (à l’époque des francs, 1 livre sterling valait 10 francs) mais plus souvent c’était 17-18 livres par personne. Bref une fois qu’on l’a admis, on essaie de ne plus y penser et de profiter au maximum des vacances ! Nous essayons donc de négocier de dormir dans le même dortoir mais non, c’est pas mixte, c’est comme ça. Tant pis, on laisse nos sacs de rando en ne gardant qu’un petit sac à dos pour aller crapahuter un peu en ville, munis de notre précieux Lonely Planet...

D’ailleurs parlons-en du Lonely Planet ! Comme indiqué, on a suivi pas à pas les indications pour une « balade pittoresque en centre-ville »… Ben ça vaut pas mieux que le Guide du Routard de l’Autriche, Julie Clain saura ce que ça veut dire… Pour les autres, le guide vous balade dans des lieux soi-disant exceptionnels et remarquables que vous avez plutôt tendance à trouver pour votre part totalement quelconques et sans intérêt… Bien sûr j’exagère, mais bon, les balades en question s’avèrent décevantes… C’est pas grave, ça nous apprendra à faire les touristes ! Et puis on a quand même eu l’occasion de voir des trucs sympas sur notre chemin, entre autres un paquet d’enterrements de vie de jeune fille… Le thème à la mode cette année semblait être « la policière chaude » en mini-jupe et chemisier ouvert sur un soutien-gorge à balconnets… Le moyen de locomotion à la mode cette année semblait quant à lui être la limousine de location, avec musique à donf’ dedans, spotlights et compagnie… Au cours de notre balade, et tant qu’on est restés à Glasgow, on a aussi eu l’occasion de voir plein d’immeubles à l’abandon ou en cours de destruction… On a eu cette impression de ville « en chantier abandonné » presque partout où on allait, ce qui donnait d’ailleurs un caractère et un charme tout particuliers à la ville…

Bon c’est pas tout ça mais il se fait faim, nous nous mettons en quête d’un restau sympa… Difficile de choisir, y’en a partout ! Nous décidons de nous en remettre au Lonely Planet et entrons dans le « Brutti ma buoni », un restau assez sympathique avec de la musique comme en boîte et des clients dedans habillés comme en boîte aussi (sauf nous, bien entendu). Hormis ce décalage de style qui m’a pour ma part mise franchement mal à l’aise au début, on a très bien mangé et les serveuses étaient très sympas (c’est-à-dire qu’on comprenait à peu près tout ce qu’elles disaient). On a appris que boudin se dit en anglais « black pudding » et on a observé que l’interdiction de fumer dans les pubs et les restaus était remarquablement respectée… Ca fait que très souvent il y a des gens qui boivent leur bière sur le trottoir en discutant, certains établissement montent même des petits chapiteaux devant leurs portes (ben ouais, en Ecosse il pleut !). Enfin ça donne du coup à la ville un aspect très festif et convivial, d’autant qu’il y a des pubs et des clubs vraiment partout…

Nous finissons donc de manger et décidons de terminer la journée sur une petite balade digestive en montant sur les hauteurs de la ville voir LA cathédrale de Glasgow, à ne pas rater selon le Lonely Planet. Finalement elle est plutôt quelconque (évidemment il fallait s’en douter…) ; les abords sont cependant pleins de charme : un cimetière au clair de lune, avec ça et là de beaux pommiers qui abritent les pierres tombales (quel bon goût ils ont, ces Ecossais !). Malgré la fourbe tromperie du Lonely Planet, nous ne regrettons pas le déplacement puisque dans l’église d’à côté se tient une sorte de cérémonie. On ne saura jamais vraiment de quoi il s’agit mais bon, on voit des hommes et des enfants en costume écossais sortir et entrer de temps à autre et surtout on entend des cornemuses jouer. On reste donc un petit moment là à écouter avant de repartir vers l’hôtel. Nous redescendons jusqu’à la Clyde et comptons rentrer à l’hôtel en longeant la rivière mais voilà, c’est pas possible : un ensemble de véhicules à gyrophare (pompiers, police et compagnie) est là, il y a des rubans de plastique à rayure tendus sur toute une partie du trottoir : il se passe visiblement quelque chose… On essaye quand même de passer incognito, en prenant l’air des gens respectables et surtout pas commères qui vont pas essayer de s’approcher pour voir… Ca ne marche pas, le policier nous fonce dessus, franchement nerveux en nous disant « On ne passe pas. Faites le tour ». Bon, ben on fait le tour alors, en essayant de deviner ce qu’il se passe là-bas. Je penche personnellement pour une alerte à la bombe, Seb songe plutôt à une noyade… D’un peu plus loin, on voit que des bonhommes sont dans un canot sur la rivière et éclairent la berge pendant qu’un des gros camions de pompier déploie un grand bras par-dessus la rambarde… Seb 1, Lucile 0 (mais bien sûr, ça non plus on ne saura jamais… Ecosse, terre de mystères !).

Enfin, il commence à se faire sommeil, on a quand même eu une grosse journée (car on en est toujours à notre premier jour, je vous le rappelle !). Ca tombe bien, on arrive à l’hôtel ; on régle nos réveils pour aller visiter la collection Burrell le lendemain et chacun part dans son dortoir…

Prologue

Un chardon... Pas mieux pour illustrer pour l'instant!


Impression générale : « Pfiou, hé ben y’a du boulot ! »
Météo :
vaguement nuageux, frais
Ce que l’on apprend sur l’Ecosse et les Ecossais : ils sont plutôt cool à la SNCF écossaise.



Bonjour, bonjour, bienvenue !

Hé bien voilà, je vous le promets depuis un bon moment, il va bien falloir que je m’y colle… Allons-y c’est parti : j’entame mon récit de voyage en Ecosse !

Alors déjà pour commencer, rectification : c’est de NOTRE voyage en Ecosse qu’il va être question vu que je suis partie en compagnie de mon cher et tendre… Je vais essayer de faire quelque chose de digeste à la fois pour vous et aussi pour moi vu que j’écris tout ça en rentrant chez moi le soir après une dure journée de labeur… Je vous propose donc de procéder par étapes, un post après l’autre, tranquillement, ce qui me permet de vous raconter un maximum de choses…

Alors pour commencer, quelques mots sur le départ en lui-même…

Le 04 août 2007, à 14h35, nous prenons place dans un avion de chez Ryanair à Paris Beauvais en essayant d’oublier que 15 jours de parking vont nous coûter environ 80 euros. C’est pas grave, on est super contents, les vacances commencent et puis ça fait longtemps qu’on a pas pris l’avion, on est tout excités ! Voilà le moment des consignes de sécurité, vous savez le moment où ils ont l’air de vouloir vous apprendre à nager (« D’abord tu mets les bras comme ça, ensuite comme ça et ensuite là et puis tu recommences… »). Eh ben ça tombe bien qu’on connaissait les consignes en question car on n’a rien compris de ce qu’ils racontaient ! Bon ça commence bien ! On pensait n’être pas mauvais en anglais mais d’un coup ça nous remet à notre place (enfin, surtout moi, je dois avouer… ^_^) et pour ma part j’ai parlé pendant tout le séjour avec un bon accent français pour que les gens soient indulgents ( !). Donc voilà, le commandant prend le micro après les consignes de sécurité et nous dit des trucs qu’on comprend encore moins, sûrement du genre « Bonjour, je suis MacGyver votre commandant de bord. Le vol devrait durer environ 1h30, les conditions météos sont pourries, ici comme à Glasgow Prestwick, notre destination. C’est ma première fois à bord d’un vrai navion, alors encouragez-moi ! J’vous préviens j’ai une conduite sportive, alors désolé pour ceux qui ont le mal de l’air, mais fallait prendre le ferry dans ce cas. Ben amusez-vous bien, à tout à l’heure peut-être ! ». Enfin, je sais pas ce qu’il a dit, à part qu’il a effectivement parlé de la météo et à un moment pendant le vol il nous a dit qu’on passait au-dessus de Londres…

Bref, donc on décolle, ça fait des guilis dans le ventre c’est rigolo, et là le steward passe dans les rangées avec une pile de « Ryanair magazine » en disant : « Any magazines’sssss ? » à toutes les rangées. Déjà quelqu’un qui répète strictement la même chose avec la même intonation 60 fois d’affilée c’est crispant… Mais si en plus il fait durer le « s » comme un ssssssssserpent qui inssssissssste sur la ssssonnette ça rajoute une dimension assez exaspérante à la chose… Le steward en question étant franchement efféminé on s’est dit que ceci expliquait cela, mais il se trouve que les hôtesses de l’air avaient aussi tendance à tirer sur les « s »… Peut-être qu’ils parlaient le « Ryanair » ?

Bref, passons sur le passage du chariot de boissons chaudes, boissons fraîches, encas sucrés et salés, la vente de tickets de tombola et le passage dans l’autre sens du steward qui récupérait ses « magazines’sssss ». Le tout a duré environ 1h30 pendant laquelle on a pu constater que nos (mes, encore une fois…) notions d’échelle étaient déficientes : incroyable qu’on puisse à la fois voir des villages au sol et le découpage de la côte (mais on a eu l’occasion de voir une carte de France recouverte de carrés de 10 km² et c’est bien ça… Epatant !). En arrivant à Prestwick, le commandant a cru bon de nous gratifier d’encore 5 minutes de son baragouin incompréhensible qu’on a écouté poliment avant de descendre et de mettre nos montres à l’heure (1h de moins en Ecosse en été)…

On a retiré des pounds puis on est allés prendre le train pour rejoindre Glasgow (à une 50aine de km au nord). En Ecosse on peut acheter son billet dans le train, donc on attend que le contrôleur passe. Quand il arrive à nous, il se trouve qu’il n’a plus de monnaie. Il nous dit « attendez-moi je reviens » mais bon à Glasgow il n’était pas revenu… Ils sont cool les Ecossais…