lundi 22 octobre 2007

Loch Maree, Inverness, 10ème jour.

Impression générale : Rando horrible et trempée jusqu’aux os, mauvaises inspirations, et vive les campings !
Météo : Pourri au possible, peut-être pas plus que d’autres jours sauf qu’on était dehors…
Ce que l’on apprend sur l’Ecosse et les Ecossais :
- Posez des questions pas trop précises car ils répondent seulement à ce que vous avez demandé...



Alors, je vous préviens tout de suite, je n’ai aucune photo pour illustrer cette journée, la météo ayant été tellement pourrie que nous n’avons pas sorti l’appareil photo de son étui, sauf pour l’envelopper dans du papier toilette dans l’espoir de le sécher… Allez, cela fait plusieurs jours que je repousse le moment de faire le récit de cette étape tellement mon souvenir en est désagréable, mais bon, il faudra bien que je vous raconte la fin de nos vacances, alors allons-y…

Je vous resitue donc notre position : nous avons planté la tente dans une sorte de pâture plutôt humide, sur l’endroit le plus plat que nous avions pu trouver, avec le moins de touffes d’herbe dure possible faisant des bosses sous la surface de la tente. Il avait commencé à pleuvoir quand nous mangions, en essayant d’avaler le moins de midges possible, et en se régalant de quelque chose de chaud par ce temps… On avait glissé ma cape de pluie sous la tente pour nous isoler un peu de l’humidité et déployé l’autre sur nos gros sacs de rando pour éviter de tremper ce qui se trouvait dedans. Pour le reste, n’étant pas croyants on ne s’en est pas remis à Dieu mais ce fut tout comme…

Le lendemain matin, nous nous réveillons sous la pluie. Sébastien m’informe qu’il a très mal dormi et qu’il a donc pu constater en de multiples occasions qu’il n’avait pas cessé de pleuvoir de toute la nuit (ou peut-être l’inverse). Je trouve que j’ai une position bizarre dans le sac de couchage, repliée d’un côté de façon pas très confortable. Je déplie mes jambes… Ah, c’est mouillé ! Mon sac de couchage est mouillé, le fond de la tente est mouillé, sous les tapis de sol, c’est mouillé, par endroit ça fait des mini-flaques… La journée s’annonce agréable. Les habits du jour que nous avions sortis du sac la veille sont bien évidemment mouillés aussi. Avant d’endurer la terrible épreuve de les endurer, on petit-déjeune encore allongés. Ensuite il faut y aller… Galamment Seb s’habille en 2 secondes et sort en premier de la tente au milieu des midges. Ceux-là étaient particulièrement coriaces car ni la pluie ni le vent – car il y avait aussi du vent !- ne les éloignaient… Pendant que Seb s’activait à ranger les affaires dans nos sacs, j’enfilais mes sous-vêtements mouillés, mes habits mouillés et mes chaussures mouillées, à l’abri dans la tente (il est gentil, hein ?!). Ensuite, on a replié la tente mouillée au plus vite, enfilé nos sacs protégés tant bien que mal par nos capes de pluie, avant de déguerpir.

C’est sûrement à cause du temps pourri, mais la perception que j’ai eue de la distance que nous avons parcourue ce jour-là était bien supérieure aux kilomètres réellement parcourus. On marchait d’un bon pas pour se débarrasser au plus vite de cette rando et de toute cette eau. On parlait peu, déjà parce que c’était techniquement difficile d’entendre ce que disait l’autre avec 2 ou 3 épaisseurs de capuche sur les oreilles, et ensuite parce que de toutes façons on n’avait pas envie de parler… Personnellement, je ruminais des sombres pensées à l’encontre de Véronique Sanson : sa façon de minorer une pluie comme celle-là par un petit « rien que de l’eau, de l’eau de pluie, etc. » me rendait dingue…

En plus, de la flotte, ce jour-là on s’en est payé triple ration ! Il y avait bien sûr la pluie, vous l’avez compris, mais aussi les hautes fougères trempées dans lesquelles on cheminait la plupart du temps, et aussi les ruisseaux qu’on devait franchir. Avec ce qu’il était tombé et ce qu’il continuait de pleuvoir, les petits ruisseaux tout mimis étaient souvent devenus des torrents, difficiles voire impossibles à franchir à pied sec (où plutôt « à semelle mouillée maxi »), et le sentier était souvent traversé par des ruisselets improvisés qui dévalaient sur l’herbe ou, plus traître, sous les fougères. Dans ce dernier cas, ça m’a valu quelques belles glissades dans les endroits pentus, et à Seb deux ou trois pertes d’équilibre quand un bord du sentier décidait de partir avec l’eau. Pour les ruisseaux/torrents, au début on essayait de les passer comme un jour normal, c’est-à-dire sur le gué de pierres submergées (émergées en temps normal). Finalement, on s’est assez vite résolus à y aller franco vu que c’est difficile de garder l’équilibre sur ces pierres avec du courant : de toutes façons on était déjà mouillés alors… On a donc bien souvent mis les pieds dans le plat où plutôt sur du plat, quitte à avoir de l’eau jusqu’à mi-mollet…

Je crois qu’assez vite je ne ressemblais plus à rien : ma cape, qui avait déjà un peu souffert de deux nuits sous la tente, était déchirée de partout et quand je manquais d’en perdre un morceau, je le rattachais en faisant un gros nœud pour ne pas me prendre les pieds dedans. On a marché comme ça 3 ou 4 heures avant de s’arrêter manger sans trop s’attarder. On avait beau être sous un arbre qui gouttait moins qu’il ne pleuvait, ce jour-là, rien ne nous offrait de répit : quand on marche à découvert, la pluie et le vent nous mettent les cheveux dans les yeux et augmentent le frottement de nos habits, quand on s’arrête à l’abri, on se refroidit et on sent qu’on est mouillé. Pas d’issue à part d’avancer et surtout d’arriver !

Et là j’en reviens à ce que je disais pour la journée précédente : nous étions sur une rando « maison », composée par nos bons soins en collant ensemble deux autres randos plus un morceau de carte manquant… Vu le temps qu’il faisait, on ne s’amusait pas à sortir la carte toutes les 10 minutes. On suivait simplement le chemin, en avançant au meilleur rythme que nous le permettaient nos habits qui frottaient et les nombreux ruisseaux à traverser. A un moment le chemin est descendu des hauteurs où nous étions toujours plus ou moins restés pour longer la rive du loch. Là nous étions contents car la carte 2 mentionnait effectivement un rapprochement entre le chemin et le loch. Cette perspective de savoir où nous étions, avec en plus une distance pas trop importante à parcourir (Seb l’estimait à 2h30), près du loch donc sans dénivelé majeur, et tout droit nous a un peu allégé l’esprit pendant un moment. Ok, en redescendant près du loch, on retrouvait des nuages de midges plus, nouveauté dont on se serait passés, des sortes de bestioles qu’on voit parfois sur les chevaux qui ressemblent à des tiques noires et plates avec des ailes. Bien sûr, comme elles sont plates, on ne les tue pas d’une petite claque : il faut les attraper une par une pour les dépecer. En plus ça fait un gros bruit quand ça vole, c'est-à-dire qu’on les entend avant de les voir, ce qui est stressant au plus haut point (un peu comme le moustique qu’on entend tout près de soi le soir…).

Je disais donc que pendant un moment on pouvait s’accommoder de tout ça en se disant qu’on savait où on était et qu’on arriverait bientôt… Sauf que là le chemin s’est remis à remonter. Bon, soit, on n’est peut-être pas encore sur la carte 2. Dur coup au moral ! Encore plus dur quand le chemin disparaît, on est plantés dans une forêt sans panonceau de signalisation, sans trace de passage. Bon, c’est pas grave, on va revenir sur nos pas et redescendre près du loch, on a sans doute raté un embranchement. Avec un soulagement un peu plus méfiant, on se met à suivre un chemin qui longe l’eau. Très vite on tombe sur un cul de sac. Le chemin mène à deux maisons fermées dans une clairière. Ok. Tant pis, on va y aller bourrins encore une fois et longer la rive sans chemin, tant pis… Pas possible : là où on se trouve il n’y a pas de rive, la falaise plonge directement dans l’eau. Bon. Là je ne sais plus trop comment on s’en est sortis. Je crois qu’on est remontés un peu dans les bois jusqu’à trouver une trace de chemin qui, bien qu’il soit trop haut pour être celui de la carte avait au moins le mérite d’aller dans la bonne direction et de bien se voir…

Sur la fin de la rando, je n’ai pas envie de rajouter grand-chose : il a plu, ça m’a paru interminable, il y a une petite rivière qu’on a mis du temps à traverser car elle était trop profonde et avait trop de débit pour qu’on passe « à la bourrin » donc il a fallu trouver un endroit où elle était assez étroite pour sauter par-dessus… Avec les gros sacs, c’était sympatoche ! Sur la fin, on a longé la rivière en crue qui alimentait le loch Maree en isolant par-ci par-là un mouton de ses petits copains : en les croisant on les entendait bêler tout ce qu’ils pouvaient, les pauvres… Bon on en a aussi croisé un beaucoup plus ridicule qui se sentait bloqué par une flaque très peu profonde, mais bon, on était pas spécialement en mesure d’apprécier ces choses-là.

On a fini la rando par un peu plus d’un kilomètre sur bitume pour rejoindre le village de Kinlochewe (1 café/hôtel/restaurant, 1 épicerie/salon de thé, 1 arrêt de bus et une station service alignés le long de la route vers Inverness). On est entrés dans le restaurant pour prendre quelque chose de chaud et manger un bout. J’étais un peu gênée de l’eau qui dégoulinait de partout mais la serveuse n’a rien dit. On était passés à l’arrêt du bus pour voir les horaires des bus pour Inverness. Ce n’était pas très clair du coup on a demandé confirmation à la serveuse. Moi j’avais compris qu’il y avait un bus 10 ou 15 minutes plus tard qui pouvait nous amener à la gare la plus proche et que de là on pouvait prendre un autre bus pour Inverness. Je n’étais simplement pas sûre qu’il passerait ce jour-là. J’ai donc demandé à la serveuse quand est-ce qu’était le prochain bus pour Inverness : après être allée vérifier dans ses papiers elle nous a répondu un truc comme « dans 2 heures et demie ». Nous sommes donc restés tranquilles là pour attendre un peu. Et v’là-t-y pas que le bus que j’avais vu sur les horaires arrive ! Là on se dit, « non, ça doit être autre chose, elle sait ce qu’elle dit la dame quand même… » et on laisse partir le bus…

Peu après on va à l’épicerie, qui fait aussi bureau de poste, pour acheter des timbres, on s’arrête à l’arrêt de bus juste pour voir et on se rend compte que j’avais effectivement bien compris, et que le bus qu’on a bêtement regardé partir pouvait bien nous permettre de gagner Inverness et nous éviter d’attendre 2h dans ce trou. La seule explication qu’on a trouvé pour expliquer la réponse de la serveuse, c’est qu’elle a pris ma question à la lettre et m’a seulement donné les bus directs pour Inverness sans parler des trajets avec correspondance. Je ne vois que ça. En tous cas ça m’a bien agacée, mais bon, passons. On a acheté nos timbres à l’épicerie et on s’est posés au salon de thé dans la pièce d’à côté. Comme il n’y avait personne, on a étalé nos affaires un peu partout pour qu’elles sèchent et on a sorti nos bouquins pour passer le temps. Les proprios ont été très sympas car ils nous ont autorisés à rester là jusqu’à ce que notre bus arrive alors que le salon de thé fermait entre 17h et 18h. Ils ont juste éteint la lumière et fermé la porte pour pas que les gens croient que c’était ouvert mais du coup on a été au calme à boire du thé bien chaud et à se réchauffer pendant un moment… Quand ils ont rouvert, un mini-bus de touristes est arrivé. On a un peu rassemblé nos affaires pour leur laisser de la place et on a fini par sortir, sous la pluie toujours, prendre notre bus.

Rien à dire sur le trajet. Quand on est arrivés à Inverness il ne pleuvait plus et on a même eu droit à un peu de soleil si je me rappelle bien. On avait quelques kilomètres à faire pour arriver au camping. On a repéré au passage supermarché et laverie automatique pour le lendemain et sommes arrivés lessivés (mais tellement contents !) au camping, avec blocs sanitaires, terrain viabilisé et temps dégagé… On avait vraiment l’impression d’être un autre jour…

On a demandé au gardien du camping (super-sympa) s’il n’avait pas de vieux journaux pour sécher l’intérieur de nos chaussures (Seb est un vrai MacGyver, enfin plutôt je connais rien à tout ça !). Il nous a filé un tabloïd genre « The Sun », avec une nana à poil en deuxième page, en nous disant qu’on pouvait utiliser toutes les pages pour mettre dans nos chaussures sauf celles qui parlaient du « Celtic » (son club de foot préféré). Cool, je me suis fait un plaisir de froisser la grognasse en premier - avant que Seb ait le temps de trop la détailler ou l’idée de comparer quoi que ce soit - et de la mettre bien au fond de ma chaussure gauche…

On a mis nos habits à sécher sur le grillage du camping, on a déployé la tente qu’on a épongé comme on a pu avec une petite lavette pour qu’elle sèche plus vite. Elle était quasiment sèche quand on l’a montée. Ensuite, hop ! une bonne douche chaude et un bon moment passé à m’enlever les tiques volantes qui s’étaient planquées dans mes cheveux, plaquées au cuir chevelu. Je m’en suis enlevé une bonne dizaine, je pense. Au final, je ne sais pas si ça pique, en tous cas je n’ai rien senti ni n’ai gardé aucune trace d’une hypothétique piqûre…

Seule déception de la soirée : notre petit plaisir du repas, une bouteille de Yop qu’on avait achetée quelques jours plus tôt demeurait introuvable. On a dû se rendre à l’évidence : on l’avait oubliée sur notre campement de la nuit précédente. On n’a pas dû la voir dans les herbes, et on est partis tellement vite qu’on n’a pas trop pris le temps de faire le tour pour vérifier qu’on n’avait rien oublié… Outre la déception purement égoïste de ne pas avoir notre dessert, on était aussi bien embêtés de commettre la plus primaire, énorme et vile pollution qui soit ! Ah ils sont beaux les jeunes qui prônent le développement durable, tiens ! Tout ce que j’ai espéré ce soir-là, c’est que quelqu’un passerait de nouveau par là, verrait la bouteille et la ramasserait. Peu probable vous me direz, mais bon, moi j’ai bien ramassé un emballage de barre énergétique qui traînait sur le chemin…

jeudi 11 octobre 2007

Poolewe, Loch Maree, 9ème jour.

Impression générale : Magnifiques paysages, sentier de rando tout mimi…
Météo : Assez incertaine, quelques belles éclaircies, un gros grain au passage d’un col, puis bof jusqu’au soir où LA pluie a commencé…
Ce que l’on apprend sur l’Ecosse et les Ecossais :
- Mais qu’est-ce donc qu’un crannog ?

- Les Ecossais, c'est un peu comme les Marseillais, des fois...


La nuit n’a pas été trop mauvaise malgré un peu de vent et de pluie : nous avions mis ma cape de pluie sous la tente pour limiter les remontées d’humidité et ça n’a pas trop mal marché. En revanche, la toile extérieure pas assez tendue touchait l’intérieur et donc les sous-vêtements que j’avais glissés dans la poche intérieure pour être quitte de ressortir le lendemain matin sont trempés… Ca m’apprendra !

Enfin, ce n’est pas si terrible, nous faisons nos sacs tranquillement (on commence à avoir l’habitude, on doit avoir l’air de vrais baroudeurs !) et c’est parti ! Nous arrivons assez vite près d’un petit loch que le bouquin de rando nous présente comme incontournable car il abrite un exemple typique de « crannog ». On ouvre nos yeux tout grand, guettant LE phénomène géologique unique ; on n’a pas tout compris à la description du bouquin (qui est en anglais) mais on se dit que si c’est exceptionnel on va bien comprendre de quoi il s’agit… Heu, finalement ce n’est pas si flagrant… Du coup on a pris en photo ce qui nous paraissait pouvoir être remarquable sans trop savoir ce qu’était vraiment un crannog…
Heu, un crannog ?
Heu… Un crannog ??

Au final, on a appris à notre retour que "crannog" était le nom qu’on donne aux vestiges d’anciennes îles : en gros c’est fait pour crâner devant une bête colline qui sort de l’eau. Vous aussi, épatez vos amis en disant : « Si-si ! J’t’assure ! C’est pas une colline comme les autres ! Avant, c’était une île ! » (en écarquillant les yeux sur « île » puis en hochant la tête d’un air entendu pour assurer votre interlocuteur du côté extraordinaire de cette révélation). Si l’effet escompté ne survient pas, évitez de surenchérir par « Même que c’était un repère de pirates et qu’on raconte qu’un somptueux trésor y est toujours enfoui » sous peine de vous ridiculiser. Résignez-vous, vous ferez la démonstration de votre génie une autre fois…

Tout près de ce passage inoubliable, nous sommes passés dans une ferme où nous avons demandé à nous ravitailler en eau potable. Le fermier nous a dit qu’il pompait son eau directement à la rivière et que donc ça revenait au même qu’on remplisse nos bouteilles nous-mêmes… Ah, ok. On a quand même mis des petites pastilles dedans pour être vraiment sûrs de notre coup…

Après cette ferme on a eu une longue montée qui s’achevait par un cairn qu’on nous signalait dans le guide comme un repère certain… On a failli passer sans le voir ! C’est sûr que quand on s’imagine un cairn comme dans les Pyrénées ou en Lozère, il y a de quoi être surpris…
Un « cairn » écossais… Ils doivent avoir de la parenté à Marseille…

Pour marquer le coup, on s’arrête pique-niquer et on redécolle sans tarder vu que la pluie revient. Je dirais que la suite a été un vrai plaisir pendant environ 2 heures : il y avait juste assez de dénivelé pour qu’on redécouvre tout le temps le paysage sans se fatiguer, l’alternance de petites averses et d’éclaircies nous évitait surchauffe et habits qui collent… Le paysage, bien qu’assez dépouillé, vaut le détour et malheureusement, aucune de nos photos n’en rend compte à sa juste valeur…
Un bon condensé de tout ce qu’on a vu dans cette première partie de balade : de la lande, des caillous, des petits lochs, de la pluie et du beau temps !

Je ne me rappelle pas aujourd’hui qu’on se soit fait embêter par les midges, pourtant ça doit être le cas car je me rappelle très bien de Sébastien chantant à tue-tête sur un air de marche militaire quelque chose comme ça : « Quand il pleut, on est mouillés / Mais on s’en fout, on n’est pas en sucre / Quand il pleut, y’a pas de midges / Donc les midges ils sont en sucre ! ». A ce moment-là, je devais ressembler à un personnage de BD avec un gros nuage noir au-dessus de la tête mais cette petite chanson m’a aidée à retrouver le sourire pour la suite…

Très souvent, il faut passer des cours d’eau plus ou moins gros. Les plus petits traversent le sentier en creux, entre deux grosses pierres taillées qui les canalisent. Sur les plus gros, des gués en pierres permettent de traverser sans trop se mouiller...

L’aventure facile avec Sébastien ! Aujourd’hui, emprunter un gué en pierres en 4 étapes.


Bon, c’est là que ça se gâte : on doit franchir un col et le ciel se soulage présentement au-dessus de nos têtes en une grosse averse… Le chemin est en moins bon état, le vent vient de face mais bon, on va pas rester plantés là !

Aïe… Bon, on doit franchir un col un peu plus loin sur la droite, en plein là-dedans… Courage !

Après la pluie, la prairie… Après la prairie, le beau temps ?

On y est finalement arrivés, évidemment, même si à la fin on avait le sentiment de ressembler à des tas des chiffons mouillés… Heureusement, une fois passé le col à proprement parler, la pluie cesse et nous nous retrouvons dans une grande prairie qui aurait été sympa pour planter la tente si ça avait été l’heure de le faire… Comme c’était plutôt l’heure du goûter, nous avons mangé une barre de céréales chacun et avons continué notre marche… Assez vite, nous avons été en vue du Loch Maree, que nous devions plus ou moins longer dans la suite de la rando.
Notre premier contact visuel avec le Loch Maree… Une bonne récompense après le passage du col !

De la fin de l’étape du jour, je garde le souvenir d’une marche à un bon rythme, souvent au milieu des fougères (dont il n’y avait pas trace de l’autre côté), un peu moins agréable que la première partie, peut-être du fait d’être mouillés… On a quand même vu encore des jolies choses avant de s’arrêter…

Malgré des fougères presque plus grandes que moi, on arrive quand même à suivre le sentier… N’empêche, faut pas être claustrophobe !
Alors, callune ou bruyère ?

Oh la belle fleur !

De temps en temps, on peut deviner des ruines dans les fougères…

Il faut vous dire quand même que cette rando, telle qu’on l’a prévue, elle n’existe pas. Je m’explique : sur le guide de rando qu’on a acheté avant de partir, il y avait des randos proposées autour de notre point de départ et autour de notre point d’arrivée. Il y avait donc deux cartes représentant les différents chemins des deux secteurs, et un trou entre les deux. Vu l’organisation desdits chemins, on en a conclu que le bout en pointillé qui sort de cette carte-là doit bien coller avec le bout de chemin en pointillé qui arrive sur cette carte-là… Vous me suivez ? Ca fait que peu après notre fameux col on était sortis de la première carte, et qu’on guettait tous les signes qui pouvaient nous aider à repérer quand est-ce qu’on serait sur la deuxième carte… Plusieurs fois, on a cru y être dès le premier jour mais vu la longueur de l’étape du lendemain, au final, on ne sait toujours pas où on a campé ce soir-là !
Toujours est-il qu’on a trouvé un endroit qui nous a paru un peu moins humide qu’ailleurs (avec le recul, je ne sais pas si c’était réellement le cas !) et que nous nous y sommes installés.
Notre halte du soir, au-dessus du Loch Maree… A gauche, on voit la pluie qui va nous arriver dessus le soir-même et ne plus nous lâcher jusqu’au lendemain après-midi…

Les midges étaient évidemment de la partie jusqu’à ce que la pluie arrive mais après tout on était tellement las qu’on a quand même réussi à s’endormir même si on se doutait qu’on serait mouillés le lendemain…

mardi 9 octobre 2007

Stornoway (Lewis), Ullapool, Poolewe, 8ème jour.

Impression générale : Beaucoup de trajet, pas vu grand’chose…
Météo : Soleil le matin, et de moins en moins bien l’aprèm…
Ce que l’on apprend sur l’Ecosse et les Ecossais :
- D’où vient le nom de l’île de Skye ???


Et voilà, 7ème nuit en Ecosse, rien à signaler. Nous prenons notre petit dej’ médiocre (mais inclus dans le prix !) et refaisons nos sacs : direction le ferry. Le terminal est beaucoup plus gros que les autres fois : l’accès au bateau est couvert, c’est le luxe ! Dommage que cette fois nous n’en ayons pas besoin : il y a un grand soleil quand nous partons, et du coup on aurait plutôt tendance à crever de chaud là-dessous. M’enfin, nous concevons que ce soit agréable par temps de pluie et embarquons sur le ferry pour une traversée de 2h45 qui nous conduira à Ullapool, sur la « grande terre ».
Bye, bye, Stornoway !
Nous quittons Lewis avec le soleil !

Le beau temps nous permet de profiter du pont pour bouquiner au soleil ou admirer le paysage. C’est à ce moment-là qu’on remarque quelque chose d’un peu bizarre : en regardant vers Lewis, on voit que des nuages blancs semblent stagner au-dessus mais ne vont pas au-delà de la côte. D’où une sérieuse interrogation : si ce qu’on croit voir est bien vrai (c’est-à-dire si les nuages sont effectivement au-dessus de l’île), comment ça se fait ? Si quelqu’un a l’explication, nous sommes preneurs ! A la réflexion, nous nous sommes dit que si c’était pareil pour toutes les îles, ça devait être la même chose sur Skye et que c’est peut-être ce qui lui avait valu son nom d’ « île des nuages » … Bref, maintenant c’est promis on ne vous bassinera plus avec le nom de l’île de Skye !
Les nuages restent au-dessus des terres !

Sur la fin de la traversée, le ciel se couvre et il se met à pleuvoir un peu. Nous rentrons pour finir le trajet au sec et finissons dans le salon télé où quelques bonhommes regardent un match de rugby. Nous sommes juste à côté du coin « enfants » avec des jeux qui font des bruits de jeux vidéos et des gamins qui auraient besoin de dormir et qui chouinent… Finalement on va peut-être ressortir !

Arrivés à Ullapool, nous avons une heure à tuer avant le départ de notre bus. Après un tour à l’office du tourisme pour vérifier notre itinéraire, nous nous installons dans un bar (où il n’y a évidemment PAS de chocolat chaud, la machine étant en panne, c’est vraiment pas de bol) pour rédiger notre première salve de cartes postales.

L’écriture des cartes postales à Ullapool… sous l’inspiration de la boisson !
Nous rejoignons ensuite notre arrêt de bus où nous guettons le petit car type « bus scolaire de campagne » (20 places) qui doit assurer la jonction avec un autre bus qui lui nous conduira à Poolewe (impossible à prononcer ! de toutes façons c’est tellement petit que même le chauffeur ne savait pas où c’était !). Au changement de bus, les midges étaient de retour : je pense qu’on n’en a jamais vu autant qu’à ce moment-là ! J’en frissonne encore rien que d’y penser ! J’ai essayé d’en photographier un mais toutes les photos sont floues (je sais pas bien me servir de la macro) donc je n’ose même pas vous en montrer une !

Nous arrivons finalement à Poolewe, le temps est toujours bof, ciel tout gris qui hésite entre pleuvoir franchement ou se contenter de rester gris et sec… Nous ça nous va bien car ça nous permet d’avancer un peu sur le trajet de la rando (de 2 jours !) que nous avons prévue pour la suite. Bon, au final, vu que le temps est assez incertain et la probabilité de trouver des endroits à peu près secs pour camper aussi, on s’arrête presque tout de suite dans une pâture de moutons. Le lendemain, on se rendra compte qu’on avait effectivement bien fait de s’arrêter car on n’a plus retrouvé d’endroits « campables » avant un bon moment…


Nous voilà installés pour la nuit…
… à quelques centaines de mètres du camping municipal :-)

Alors, oui on était tout près du camping municipal, où on aurait été sûrs d’être sur un sol à peu près sec, mais bon, là c’était gratuit et au moins on était sur le trajet de la rando ! ;-)

lundi 8 octobre 2007

Stornoway (Lewis), 7ème jour.

Impression générale : Super-beau, que de vieilles choses !
Météo : Plutôt changeant : quelques belles saucées et des bonnes tranches de ciel bleu…
Ce que l’on apprend sur l’Ecosse et les Ecossais :
Pourquoi exploite-t-on la tourbe ?
Connaissez-vous le principe du banc-mémorial ?


Nous avons plutôt bien dormi dans nos lits superposés, rien de particulier à dire sur cette nuit… Nous descendons à la cuisine pour le petit-déjeuner « inclus dans le prix ». Les placards sont quasi-vides ou plutôt plein de trucs appartenant aux différents résidents (dans des sachets avec leur nom dessus). On déniche quand même une vieille boîte de Weetabix un peu ramollis et une bouteille de lait au frigo. Avant de trouver la bonne bouteille de lait, notons que j’ai quand même versé du lait tourné sur mes Weetabix, (youpi !). En gros, le gérant du Backpackers Hostel où nous nous trouvons n’est ni très à cheval sur l’hygiène ni sur le niveau de remplissage de ses placards…

M’enfin, passons, c’est pas grave, aujourd’hui on va faire du vélo ! On guette le temps qui a l’air de ne pas encore trop savoir lui-même ce qu’il va faire en allant chez un bonhomme très sympa (on comprend tout ce qu’il dit !) qui nous prépare nos vélos et nous dit que nous pouvons les lui ramener le lendemain matin à 9h si ça nous chante. En toute innocence nous lui répondons que nous pensons largement être rentrés avant la fermeture de la boutique à 19h et enfourchons nos bolides…

C’est parti : il faut maintenant se coller à la réalité de l’Ecosse. Ici les gens roulent à gauche. A chaque carrefour je le redis à Seb dont le naturel revient au galop systématiquement mais assez vite nous sortons du village et nous engageons sur une toute petite route qui traverse l’île et qu’on nous a conseillée pour plus de tranquillité. Le problème du sens de conduite et réglé et, à la limite, celui des voitures aussi…
C’est parti ! Vive les photos à vélo !

Quand il arrive qu’une voiture se pointe, les passing places s’avèrent très utiles…

La route que nous suivons traverse donc l’île de Lewis tout droit d’Est en Ouest. Le trajet dans l’intérieur des terres présente peu de dénivelé et les paysages ne sont pas très variés (mais magnifiques au demeurant). Les tourbières de l’île sont souvent exploitées, ce qui se traduit par de grandes et longues « cicatrices » : les bandes de tourbe qui ont été enlevées et découpées en gros pavés. Au passage nous apprenons, ou plutôt nous nous rappelons (car cela fait partie des choses que l’on sait sans trop se rappeler d’où on le tient), que la tourbe brûle bien, ce qui en fait un combustible utilisé par les hommes dès lors qu’ils en trouvent. Ce dont je ne me doutais pas en revanche, c’est que ce mode de chauffage était encore très courant en Ecosse, ou du moins sur les îles… Il faut dire que leurs tourbières se régénèrent plus vite qu’ils ne les exploitent tellement il y en a, alors avant qu’ils les fassent disparaître, on a un bon bout de temps… Bref, ça fait qu’on a souvent vu devant les maisons les gros sacs de raffia pleins de pavés de tourbe. J’ai d’abord innocemment cru que c’était pour leurs jardins mais l’état desdits jardins et ma mémoire (la tranche « ce que je sais sans me rappeler d’où je le tiens ») m’ont aidés à remettre les choses dans l’ordre…

La route : tout droit à travers la lande
Le paysage, variante 1 : des moutons et des tourbières exploitées

Le paysage, variante 2 : des lochs, de la lande et des collines

Les rares traces d’activité humaine au cœur de l’île : l’exploitation de la tourbe

Notre but est la côte Ouest et différents sites remarquables que nous souhaitons y voir. Après une longue phase de terrain plutôt plat à l’intérieur des terres avec un ciel gris mais rarement plus de trois gouttes de pluie, nous arrivons au bord de la côte à une zone beaucoup plus vallonnée (donc avec plus d’efforts à fournir) et il se met à pleuvoir (il fallait s’en douter).
Heureusement nous avons tout prévu et enfilons veste et pantalon de K-way voire même cape de pluie. Ainsi parés, on se mouille certes moins mais c’est aussi beaucoup plus dur de pédaler, surtout quand ça monte et qu’on a la pluie qui vient de face ! J’en conclus mentalement que le pantalon de K-way ne doit pas être prévu pour faire du vélo et je croise mes doigts mouillés pour que l’averse passe vite… La pluie cesse à peu près au moment où nous arrivons, après une montée évidemment, à Callanish, notre première étape : il s’agit de l’un des sites préhistoriques de l’île, selon le Lonely Planet, « l’un des cercles de pierres les plus complets de Grande-Bretagne »… juste après Stonehedge je suppose. La description avantageuse du site nous avait plutôt alléchés et il faut avouer que cela valait le voyage ! Il y a là 13 très grandes pierres plates dressées en l’air et formant un cercle et tout autour une quarantaine d’autre pierres du même genre mais plus petites formant comme une grande croix selon les axes Nord-Sud et Est-Ouest. Tout un tas de questions s’imposent alors, de « mais comment ils ont fait pour dresser des pierres aussi lourdes ? » (et qui ne bougent pas d’un pouce quand bien même on s’y appuierait de tout son poids, je le sais, j’ai essayé !) à « mais qu’est-ce que ça veut dire ? ».

Les standing stones de Callanish : impressionnant.

No comment, on s’y croirait ! Il ne manque plus que Panoramix et son chaudron…

Il y a des panneaux à côté qui expliquent l’ordre probable de « construction » de l’ensemble du site, car toutes les pierres n’ont pas été implantées en même temps. L’usage du sol alentour à aussi varié : il a d’abord été cultivé puis a été abandonné de sorte qu’à un moment, la tourbe s’est tellement développée qu’elle était 1m50 au-dessus de son niveau actuel (ça devait être nettement moins impressionnant).

Après cet intermède mystérieux, et au vu de la prochaine averse qui arrive sur nous, nous ré-enfourchons nos bolides pour l’étape suivante. Nous avons pédalé trop vite : la pluie ne se décide à tomber qu’à notre arrivée au broch de Dun Carloway (prononcer « bror ») et nous accompagnera encore un moment après notre départ… Si j’ai bien compris, on ne sait pas à quoi servaient les brochs : il n’y a rien de sûr à ce sujet, hormis qu’ils datent de l’âge de fer et que l’on n’y vivait pas. En-dehors de cela rien ne permet pour l’instant de trancher entre un usage défensif (tour de guet et/ou refuge) ou pastoral. Quoiqu’il en soit c’est un édifice assez impressionnant, tout en pierre, avec une double paroi et entre les deux des coursives en pierre plates… Attention à la tête !
Un « broch »…
… vu en coupe !
Et là, c’est moi dedans !

A ce moment-là, nos estomacs commencent à se manifester mais la pluie n’a pas cessé… Le seul endroit abrité du lieu étant les WC publics, nous choisissons de reprendre nos vélos pour donner à la pluie l’occasion de s’arrêter ou au pire de trouver un abribus ou autre endroit d’un romantisme équivalent pour manger nos sandwiches du jour… Nous finissons finalement près d’un square pour enfants sur des bancs de pique-nique mouillés. Pas génial, mais la faim et surtout la joie d’absorber bientôt la pitance du jour nous aident à trouver le moment plaisant…

La prochaine étape sur notre route est le village de Garenin (comme Anna… Ceux qui ne comprennent pas la blague peuvent me demander de la leur expliquer), en particulier sa partie ancienne. Il s’agit des Gearrannan blackhouses, un ancien hameau de pêcheurs au bâti traditionnel parfaitement préservé. C’étaient des maisons bâties en pierres sèches au toit de chaume retenu par des filets lestés de grosses pierres plates et on s’y chauffait à la tourbe. Elles ont été habitées jusque dans les années 1970 puis ont été abandonnées au profit des fameuses Council Houses dont je vous ai déjà parlé. Une association s’était alors chargée de préserver ce patrimoine qui constituait la seule trace du bâti traditionnel des Hébrides, les blackhouses, donc.
Pourquoi « black » les houses, me direz-vous… Le Lonely Planet n’en dit rien mais à la lecture du Journal de voyage de mes deux gugus en 1773, je peux proposer une explication : ils disent parfois que les murs et le toit de certaines chaumières qu’ils croisent sur l’île de Skye sont faites de mottes de gazon. Or, vu la tête du « gazon » dans ces contrées, j’aurais plutôt tendance à penser que c’est plutôt des morceaux de tourbe qui étaient utilisés. Et comme la tourbe est très sombre ça ferait des maisons toutes noires. Pourquoi pas après tout ! Si quelqu’un a l’explication véritable, je suis volontiers prête à m’instruire ! Bref, pour revenir à notre village de pêcheurs, il a aujourd’hui été repris en main : de gros travaux de rénovation ont été entrepris (pas encore terminés d’ailleurs, vous pouvez voir sur une des photos que la couverture du toit d’une maison manque), un musée, un hôtel, un restau y ont été implantés, et les autres maisons peuvent être louées à la semaine… Selon le Lonely Planet, ça va de 276 à 456 livres la semaine pour une maison de 5 personnes. Evidemment, on s’y chauffe à la tourbe, d’où les gros tas sombres derrière les maisons.
Les « blackhouses » du petit village de Gearrannan, village de pêcheurs installé comme il se doit dans une charmante petite crique…

Les tas de tourbe à l’arrière des maisons à louer, pour un séjour totalement à l’ancienne !

Le temps est revenu à du franchement beau : nous quittons nos capes et K-ways pour visiter un peu le site… Nous montons en aplomb du village d’où nous avons une magnifique vue sur la mer, et puis en plus ça tombe bien : il y a là un petit banc en pierre… Au passage, c’est la première fois que nous tombons sur un banc-mémorial, c’est-à-dire un banc installé « à la mémoire de… ». Il nous est arrivé par la suite d’en voir énormément. A vrai dire, je me demande si un seul des bancs que nous avons vus n’était pas à la mémoire de quelqu’un… Pas idiot comme tradition : un banc est bien plus utile qu’une plaque de marbre ou une statue sur un square et il y a en tous cas beaucoup plus d’usagers susceptibles de lire le nom de la personne en question…

Nous reprenons nos vélos et avant de repartir cherchons une petite plage : elles sont selon le Lonely Planet très jolies et bien que l’heure tourne nous aimerions en voir une avant de rentrer vers Stornoway. Nous prenons au hasard la première route vers la mer que nous trouvons et faisons fort bien d’ailleurs : nous arrivons dans une petite baie toute mimi où quelques surfeurs profitent déjà des vagues… La route descend franchement jusqu’à la plage en faisant des virages entre les collines : outre que nous pensons déjà aux douleurs dans nos mollets au retour, nous découvrons au dernier moment un cimetière surplombant la mer. Ca donne franchement envie d’être enterré là ! C’est la « belle mort », en quelque sorte ! Une fois descendus de nos vélos, on passe assez près des tombes pour lire que ce sont tous des Mac Leod. Sur le coup ça nous a un peu surpris mais j’ai depuis bénéficié des lumières de Johnson et Boswell (toujours les deux de 1773) qui m’ont expliqué que dans les systèmes de clans, tous les membres du clan s’appelaient pareil. On se retrouve d’ailleurs dans le bouquin avec des passages dans le genre : « Grâce à la protection de Sir Allan, nous fûmes hébergés pour la nuit par Mr Maclean, un pasteur qui vit sur la côte […]. Le lendemain, nous dînâmes chez le Dr Maclean, un médecin, et de là nous rendîmes chez un laird très puissant Maclean de Lochbuy car, dans ce pays, tout le monde se nomme Maclean ».
Une petite baie sympa où les gens viennent surfer

Bien sûr ça impressionne moins sur la photo à cause des vans des surfeurs, mais arriver sur ce cimetière en bord de mer, c’est quelque chose…
J’ai pensé à vos fonds d’écran !

Et voilà, après une petite pause dans la crique, nous voilà repartis face à l’horrible montée pour rejoindre la route du retour. A ce moment-là c’est Seb qui avait l’appareil, et qui, étant arrivé avant moi en haut, s’est fait un malin plaisir de me photographier en plein effort… Petit, vil et mesquin ! Heureusement j’ai eu la présence d’esprit de sourire quand même… Pour autant vous ne verrez pas ces photos !

Sur le retour, pas grand-chose à dire… Nous avons eu la chance de passer entre les averses au retour en croisant toujours autant de monde sur la route, et avons même eu droit à un arc-en-ciel pour notre retour à Stornoway !
Nos plus fréquentes rencontres ce jour-là…
Un retour placé sous de bons auspices…

De retour au Backpacker’s, nous n’avons qu’une idée en tête : prendre une bonne douche ! Honneur aux dames, j’y vais d’abord… Au moment où je sors de la chambre avec mes affaires, je me rends compte que la salle de bains est déjà prise… Tant pis, j’attends un peu… Un des Français du groupe d’en face sort, je rassemble mes affaires mais au moment où j’ouvre la porte de la chambre, c’est pour voir celle de la salle de bains qui se referme, bruit du loquet, bruit de douche. Un autre français est dedans. Bon, ben c’est pas grave. Je vais attendre encore… Le coup d’après c’est bon, la salle de bains est libre, la pore de la chambre d’en face est fermée, ça rigole, ils doivent avoir fini. J’y vais, ferme la porte, etc… Là on essaie d’ouvrir la porte, volée de jurons en français, v’là-t-y pas qu’ça s’énerve. Une porte claque, j’entends le français outragé raconter son horrible mésaventure à ses copains de chambrée. Moi je me dis « c’est pas possible, j’hallucine ! Ils sont pas en train de râler parce que je suis dans la salle de bains quand même ?! ». Ca se calme pas. J’entends la voix de Seb dans la chambre des Français (calme) et des réponses du genre « elle abuse quand même ». Bon, je me sèche, je m’habille, je sors. Personne. Je vais retrouver Seb dans la chambre qui me raconte ce qui s’est passé : entendant que ça s’échauffait dans la chambre d’en face, il est allés les voir en leur disant qu’on était français et donc qu’on comprenait ce qu’ils disaient. Ca les a un peu calmés mais ils ont quand même dit qu’ « ici les bars ferment à minuit, alors il faut qu’on sorte vite ». Les pauvres chéris ! Dans ce cas, ce n’est pas Stornoway qu’il fallait choisir pour un enterrement de vie de garçon mais plutôt Glasgow ! Seb leur a aussi rappelé qu’il y avait une deuxième salle de bains en bas « Oui mais l’eau est froide – Ben si t’es pressé tu prends une douche froide » (Pan, dans les dents ! Bien répondu mon cœur !). Au passage, en fait d’être pressés, une fois que môssieur le-dernier-à-se-doucher est sorti de la salle de bains ils ont mis plus de 20 minutes à décoller, c’était bien la peine de faire chier le monde ! Je terminerai par le must de ce qu’ils ont dit (allez comprendre pourquoi les français passent pour des gros grincheux à l’étranger !!) : « Elle abuse, quand même ! Faut partager ! » O_o !!! Quel culot ! C’est quand même eux qui monopolisaient la salle de bains ! Incroyable ! Je dois dire que ce soir-là j’ai mis du temps à m’endormir tellement j’étais énervée !