mercredi 28 novembre 2007

Fort Augustus, Edimbourg, 12ème jour.

Impression générale : Oulà, que d’animation ! Ca change !
Météo : Bof, plutôt gris, pas gégène…
Ce que l’on apprend sur l’Ecosse et les Ecossais :
- La bonne façon de prononcer « Edimbourg » …
- Encore une église recyclée

La fin de notre séjour approche ! Nous le ressentons particulièrement ce matin-là puisque notre destination du jour sera notre dernière étape et, comme on dit en anglais, « the last but not the least » (pour les non-anglophones, on pourrait traduire par « la dernière mais pas la moindre ») : aujourd’hui, nous allons à Edimbourg ! Alors, pour info, un Ecossais ne dit pas « Edimbourg ». D’ailleurs il n’ECRIT même pas « Edimbourg ». Il écrit « Edinburgh » et dit « édinbara ». Voilà, vous le saurez !

On voit bien que c’est la fin du séjour à la vitesse avec laquelle on monte et démonte la tente. Je crois que notre voisin de camping écossais avec qui nous avions sympathisé la veille a été plutôt épaté de voir ça : le temps que Seb aille se doucher et revienne, tout était plié ! Après les avoir salué, nous sommes ainsi repartis, nos sacs au dos, vers le centre de Fort Augustus pour attendre le bus qui nous emmènerait à la capitale…

Sur le trajet, rien de particulier à dire. Je ne me rappelle même plus combien de temps cela a duré mais je crois me rappeler qu’en arrivant, nous nous sommes tout de suite mis en tête de trouver un parc pour manger, ce devait donc être aux alentours de midi … Décidemment, il n’y a que ça dont je me rappelle on dirait ! Enfin, nous nous sommes installés dans un parc tout en longueur et pentu où il y avait plus de bancs-mémoriaux alignés que tout ce que nous avions pu voir jusqu’alors durant tout le voyage ! On a pu en trouver un de libre et ce fut bien sympathique car il y avait encore du soleil à ce moment-là. Pour info c’est en haut de ce parc que se trouve le monument dédié à Walter Scott (on ne peut pas le rater). Je ne sais pas vous mais moi je connaissais ce nom, sans trop savoir d’où je le tenais… En regardant la liste de ses ouvrages les plus connus (car c’est un écrivain), je n’ai rien trouvé qui me disait quoi que ce soit, mais peut-être que vous oui ? Waverley, L’Antiquaire, Ivanhoé. Bon OK, le dernier ça me dit bien quelque chose mais je n’avais pas idée que c’était de lui. Le Lonely Planet m’apprend aujourd’hui que c’est Walter Scott qui a inventé le genre du roman historique… Peut-être qu’on nous a appris ça à l’école ?!? Bref, quoiqu’il en soit, il se trouve que ce gars-là a été extrêmement populaire de son vivant (il a suscité un vif engouement pour l’histoire et les légendes écossaises) au point que, quand il est mort en 1832, non seulement il a eu droit à des funérailles nationales, mais en plus une souscription a été ouverte pour lui édifier un Mémorial. Le résultat est là :

Le mémorial de Walter Scott, construit à sa mort. Le bonhomme était extrêmement populaire de son vivant…

Ce qui est un peu curieux c’est qu’il était criblé de dettes quand il est mort. Il y avait l’explication de ça dans le Writer’s Museum (le musée des écrivains) que nous avons visité plus tard dans la journée mais je ne m’en rappelle plus précisément. Je sais juste que Scott avait apparemment la réputation d’être honnête et extrêmement travailleur. Ses contemporains de toute l’Europe ne tarissaient pas d’éloges à son sujet. Les dettes doivent s’expliquer avec quelque chose du genre « sa mère-grand étant gravement malade, il s’est ruiné en soins et en maison de retraite de luxe tellement il était aimant et attentionné envers sa petite mamie adorée ». C’est bête que je ne me rappelle pas de ça, surtout que je me souviens de choses beaucoup moins utiles : par exemple, il avait une jambe plus courte que l’autre (la droite ! pourquoi je me rappelle de ça ???!), à cause d’une poliomyélite qu’il avait eue à l’âge de 2 ans. En témoignait son cheval de bois qui avait une cale plus haute que l’autre… Enfin, je trouve que c’est déjà une belle performance de se rappeler de ça alors que dans ce musée je suis presque exclusivement restée à l’étage consacré à Robert Louis Stevenson… Eh oui, un autre écossais, mais celui-là m’était nettement plus familier ! Ce qui m’a fait drôle, c’est de voir cité là-bas dans ce musée le nom d’un village du Parc naturel régional du Gâtinais français (où je travaille) !! Je crois que c’est Villiers-sous-Grez. En fait c’est là-bas qu’il a rencontré sa femme figurez-vous ! C’est-y pas incroyable ?! Nous avions aussi marché dans ses pas lors d’une rando en Margeride (en Lozère) à l’été 2005 (il a tiré de ses pérégrinations sur les chemins de la région un journal de voyage intitulé « Voyage avec un âne »). Du coup il me paraissait beaucoup plus proche de moi (il y avait aussi le fait qu’il était moins éloigné dans le temps : il est mort en 1894 à l’âge de 44 ans). Il avait la santé très fragile mais a beaucoup voyagé, et il y avait plein de souvenirs de ces voyages, des lettres, des photos (pas mal d’ailleurs, vu l’époque), des objets, des livres (les Essais de Montaigne en français par exemple)… Enfin, ça m’a vraiment passionnée : il semblait tellement accessible à travers toutes ces choses, qu’il me semblait que je pouvais très bien m’imaginer son caractère, sa façon de vivre… C’est drôle comme l’essence d’une personne peut persister longtemps à travers ce qu’on garde d’elle…

Bref, j’ai fait une méga-digression ! Le Writer’s Museum, nous n’y sommes allés que plus tard dans l’après-midi. J’en étais pour l’heure à notre pause-déjeuner… Une fois nos sandwiches avalés, nous sommes restés un petit moment sur notre banc pour profiter un peu du soleil, essayer de nous décider sur l’emploi du temps de l’après-midi (que voir ? il y a tellement de choses à voir et à faire là-bas !) et à observer les gens dans le parc… Il y avait des petits groupes assis dans l’herbe, une bande de jeunes asiatiques qui faisaient du hip-hop un peu plus loin (ils étaient extrêmement doués, c’était impressionnant !) et aussi un groupe d’asiatiques toujours mais plus jeunes et en costumes qui se voulaient traditionnels (c’étaient des déguisements à mon avis) et qui répétaient une chorégraphie sans musique. C’était chouette à regarder, surtout les moments où ils se plantaient parce qu’ils s’esclaffaient et avaient vraiment l’air de s’amuser. Un peu plus tard le groupe de filles censé danser avec eux est arrivé, les petites se sont mises en position et les garçons ont recommencé. Je dois avouer que je n’ai pas trop compris l’intérêt des filles là-dedans car il semblait que leur seul rôle était de rester debout face au groupe des garçons… O_o ?!

M’enfin, une fois reposés et repus d’images de square, nous sommes repartis, poser nos gros sacs à l’auberge de jeunesse où nous avions réservé notre nuit avant de revenir plus légers pour une petite visite du centre historique. Je vous en dirai plus un peu plus loin sur le Bedford Hostel, mais pour l’heure, je ne résiste pas plus longtemps à l’envie de vous dévoiler la superbe vue qu’on a eue au pied du château d’Edimbourg…

Le château d’Edimbourg… La fameuse Marie Stuart a vécu là !

Comme souvent quand on voit quelque chose de beau et de haut, on a voulu monter… Drôle de réflexe quand on y pense… Quoiqu’il en soit, nous sommes montés tout là-haut pour nous promener dans la ville historique en suivant docilement un des circuits du Lonely Planet (encore lui !). Le départ était dans la cour du château, mais malheureusement, au moment où nous y étions, il y avait régulièrement (une fois par semaine, je crois) une sorte de défilé militaire en costume d’apparat. Ils appelaient ça le « Edinburgh Military Tattoo » et ça devait être sérieux car il y avait plein de caméras de télé. Bref, tout ça pour dire qu’à cause de ce truc, il y avait des gradins tout autour de la cour d’entrée du château et qu’on ne voyait pas le magnifique panorama sur la ville. Ceci dit, ce n’est pas bien grave, on a fait notre petite balade tranquillement, en entrant dans des petites cours toutes mimis en retrait de la rue (il y en a plein, qui relient parfois deux rues entre elles). Il y en a même une (Victoria’s Terrace) qui donnait sur une autre rue en surplomb. C’est dû aux différentes époques de construction de la ville. Dans le même genre, il y a des anciens ponts qui reliaient la vieille ville à l’extérieur qui ont été « noyés » dans les immeubles ultérieurs, de sorte qu’en se baladant, on voit parfois un bout de pont surgir d’un immeuble, surplomber la rue et disparaître dans le mur de l’immeuble d’en face… On a croisé pendant notre balade pas mal de groupes de touristes en visite guidée, dont un qui suivait un gars déguisée en vampire (c’était la visite thématique « Edimbourg souterrain »). C’était assez drôle car ils ont tous émergé d’un escalier et se sont répartis autour de leur guide, qui faisait mine de parler avec une des personnes qui était là. Tout d’un coup, il a fait « Bonsoir à tous ! » (ou quelque chose approchant) d’une voix beaucoup plus forte et en prenant l’air menaçant. Ca en a fait sursauter plus d’un ! Ben oui, au moins moi, qui n’étais même pas dans le groupe… Héhé !
Un charmant petit quartier, tout proche du château, où ont vécu pas mal d’artistes.
Une statue de John Knox ?! Pourtant moi j’avais compris qu’il était plutôt pas gentil…


Une curiosité : une rue qui donne sur Victoria’s Street en « terrasse » (et donc fort logiquement nommée « Victoria’s Terrace »).

Au fur et à mesure que l’après-midi avançait, les rues étaient de plus en plus animées. En fait, nous étions à Edimbourg au moment d’un gros festival qui s’appelle « The Fringe » (mot-à-mot, la marge). Ce nom est dû aux origines du festival en 1947, quand 8 compagnies de théâtre avaient été évincées du programme d’un autre festival et avaient fait leur Festival Off, « en marge » du « vrai » festival… Il se trouve qu’aujourd’hui, The Edinburgh Festival Fringe est le plus grand festival d’arts de la scène du monde. Du coup, l’après-midi tous les petits groupes de musique, troupes de théâtre, etc. faisaient leur promo dans la rue pour leurs spectacles du soir. C’était sympa car très festif. Ca et les chevaux qui se préparaient pour le Tattoo, ça nous a fait pas mal de choses à voir !

Tant qu’il faisait encore jour, nous sommes allés faire un tour sur Calton Hill, l’acropole bon marché de la ville… En fait c’est une colline où les romantiques du XIXe siècle sont allés construire des néo-ruines et des bâtiments d’inspiration gréco-romano-cliché pour agrémenter leurs ballades du dimanche avec les madames en robe à crinoline… Enfin, au moins il y a une belle vue sur la ville ! Allons, on ne va pas cracher dans la soupe hein, qu’on soit bien clair, je chambre juste un chouïa nos amis d’Edimbourg…

Les fausses ruines romaines sur l’Acropole de la ville… Ils avaient bon goût au XIXe, non ?

Depuis cette colline on voit une magnifique cuesta ( ?). En fait je ne suis pas sûre que ce soit bien ça mais c’est exactement l’image que je m’en fais…

Et en plus, on a une belle vue sur la ville et le château !

Pour le repas du soir nous avons évidemment opté pour un « Fish and chips » : depuis pas loin de 2 semaines que nous étions en Ecosse, nous n’avions encore jamais expérimenté… Bon, disons que c’était bon mais peut-être pas de quoi en faire un plat, hormis si on parle du prix qui était lui un peu de l’arnaque vu le contenu des assiettes… Bon, nous on s’est contentés de le penser mais on a vu un bonhomme entrer, s’asseoir à côté de nous… et repartir aussitôt qu’il a eu vu la carte ! M’enfin, au moins on a testé et ce n’était pas mauvais, c’est le principal… Sans compter que là on était au moins à l’abri (il s’était mis à pleuvoir quand nous déambulions dans les vraies-fausses ruines romano-écossaises). On est encore restés un peu dans la vieille ville avant de rentrer, le temps de prendre un chocolat chaud et de voir un groupe celte jouer, et des filles en peau de bête danser celte (ça consiste à sauter sur place, tantôt sur une jambe tantôt sur deux, avec les mains sur les hanches, ou parfois une seule avec l’autre au-dessus de la tête, le tout en souriant).

Bon finalement, lassitude oblige, on est rentrés à l’auberge de jeunesse qui était sise dans une ancienne église… Au début ça fait un peu bizarre de se dire qu’on va dormir dans une église, et puis bon, finalement, si on regarde seulement au niveau des lits, ça ressemble à une vraie chambre d’auberge de jeunesse, avec ses 4 lits superposés (soit 8 places par « box », oui oui, vous comptez bien). Après si on lève les yeux, ce qui arrive, surtout quand on est couché (a fortiori sur un des lits du haut), on voit qu’il n’y a pas de plafond à notre box et qu’on voit très loin au-dessus le plafond de l’église, les vitraux, tout ça… Bizarre !


Oui, oui, c’est bien une auberge de jeunesse !

Une petite idée de ce à quoi ressemblait le Bedford Hostel… Etonnant non ?


Je crois qu’on n’a pas fait long feu ce soir-là ! Evidemment, vu l’isolation béton des boxes, on a entendu toute une série de gens rentrer du festival à diverses heures de la nuit, mais bon, à part un espagnol qui parlait plutôt fort, je ne me rappelle pas que ça ait été particulièrement gênant…

lundi 5 novembre 2007

Inverness, Fort Augustus, 11ème jour.

Impression générale : Une bien belle journée... Fort agréable après l'épreuve de la veille!
Météo : Super beau, ciel bleu la majeure partie de la journée…
Ce que l’on apprend sur l’Ecosse et les Ecossais :
- Ils ont de bonnes idées pour réutiliser leurs anciennes églises !


Le jour se lève sur ce merveilleux endroit que nous semble être le camping d’Inverness en comparaison de notre précédent campement… En plus de ça, le ciel est bleu, illuminé par un beau soleil… La journée promet d’être belle ! Nous avons prévu d’être à Fort Augustus, sur les rives du Loch Ness, le soir. Ca nous laisse une bonne partie de la journée pour flâner un peu en ville… Et pour commencer, faire une bonne grosse lessive !
Nous regagnons le centre-ville en longeant la rivière Ness (qui sort du loch du même nom) pendant un bon moment. C’est franchement charmant, un vrai régal !
Un des moults ponts victoriens qui traversent la Ness

On s’arrête ensuite pour se débarrasser des tâches « de survie » : Seb va à la laverie et moi au supermarché en face (à faire ce récit, j’ai l’impression qu’on passait notre temps à faire les courses !). Une fois toutes ces choses passionnantes réglées, on se met en route pour les quelques endroits de la ville qu’on a repérés via le Lonely Planet et que nous souhaitons voir avant de partir… Pour l’heure, il n’est pas loin de midi, et nous commençons donc nos crapahutages par… une pause-repas ! (Gloutons nous sommes, gloutons nous resterons!). Nous choisissons pour lieu de pique-nique le Tribunal de la ville… « Quel drôle de choix ! », vous entends-je dire d’ici… Ben, c’est qu’il est plutôt pas laid, le tribunal, et surtout bâti sur le plus haut point de la ville, offrant ainsi sur elle un charmant panorama…
Inverness a l’air franchement accueillant… Le gros bâtiment qu’on voit là-haut, c’est le tribunal de la ville.

Et depuis le tribunal on voit ça…

Evidemment, nous ne sommes pas les seuls à avoir choisi cet endroit pour pique-niquer et il y a justement à côté de nous un groupe de PA (Personnes Agées, abréviation que j’emprunte pour l’occasion à beau-papa) qui a décidé de filer un paquet de chips entier aux mouettes… Quelle bonne idée ! Comme ça, elles viennent nous beugler dans les oreilles et ça multiplie par douze le risque de se prendre un malheureux incident sur le casse-croûte… Déjà qu’en temps normal, une aire de pique-nique c’est pas super « secure » du point de vue RCE (risque de chute excrémentielle), là c’était le bouquet ! M’enfin, disons par une poétique image que nous sommes « passés entre les gouttes » et que nous étions bien contents (enfin, au moins moi) de repartir sitôt les sandwiches avalés…

Alors, par où commencer ? J'ai repéré un endroit qui me plaît pas mal en ce qu’il allie des magasins au côté « visite » : c’est le Victorian Market… En gros, une galerie marchande des années 1890, ou encore : un bon prétexte pour faire du lèche-vitrine :-) . A l’intérieur, la variété des magasins est surprenante : à la fois un peu décevante (« Oh, des magasins à touristes ! ») et rassurante (« Oh, un primeur ! »). En gros, ce lieu n’est pas qu’un attrape-touristes, il y a aussi des « vraies » gens qui viennent là, mais du coup ça fait que l’apparence des « vrais » magasins est souvent nettement moins soignée que celles des vendeurs de cartes postales ou de kilts… Enfin, voilà, c’est charmant mais on ne s’y attarde pas plus qu’il ne faut pour acheter une dizaine de cartes postales (comme quoi ça marche : on n’a pas acheté des endives !).

Le Victorian Market, galerie marchande de l’époque victorienne cachée dans un pâté de maison.
Une idée du dedans… Ca ferait un bon décor pour le « Chemin de Traverse » de la série des Harry Potter, ne trouvez-vous pas ?

Ensuite, on s’est dirigés vers un endroit dont la description avait particulièrement retenu mon attention… Le Leakey’s bookshop.
De là vous diriez pas mais cet endroit est génial…

En fait, c’est une ancienne église qui a été transformée en librairie d’occasion. L’impression que ça rend est grandiose, d’autant qu’elle est vraiment pleine de bouquins, cette église !!! Des rayonnages partout, en guise d’accueil un super comptoir/meuble en bois genre « réception d’hôtel chic » couvert de piles de bouquins, une mezzanine tout autour qui donne accès aux livres les plus anciens et aux vieilles cartes, mezzanine à laquelle on accède - je vous le donne en mille - par un escalier en colimaçon ! Tous les clichés de ma bibliothèque rêvée réunis ! J’étais folle ! J’ai dit à Seb que je voulais une bibliothèque tout pareil, mais ce n’était pas vraiment la peine parce que primo c’est pas très trop possible, et deuxio, il le sait déjà depuis longtemps… Sauf que là, on l’a vraiment vu ! C’était pas un film ni un livre, c’était vrai ! En plus de ça, à l’étage, il y avait un petit café qui nous a permis de nous poser un moment pour prendre un capuccino et regarder ce superbe endroit autant qu’on voulait… Vraiment impressionnant, mais encore une fois les photos n’en rendent pas compte aussi bien que je le souhaiterais !


Ce qu’on voit depuis la partie « café »…

Ca en jette quand même, non ?


« Voir le Leakey’s bookshop et puis mourir… » Personne n’a dit ça un jour ? ... Non ?... Ah bon, je croyais… En tous cas, nous une fois qu’on a vu ça, nous n’avons plus eu grand’chose à faire dans cette ville. Nous sommes donc allés rejoindre la gare routière pour prendre notre bus.
Il s’est avéré que celui-ci n’était pas près de partir. On n’a pas compris grand’chose à ce que disait quelqu’un que j’ai pris pour une sorte de « chef de gare routière », mais les gens qui allaient à Mmummumumumm sont partis dans le premier bus plein comme un œuf, et les autres, dont nous, qui allions à Fort Augustus, devaient rester là un peu plus longtemps. Apparemment, des écoliers étaient au bord de la route en train d’attendre un bus qui n’était pas parti et il fallait qu’on les prenne au passage, le souci étant qu’on n’aurait peut-être pas assez de place pour tout le monde… Vous avez compris ? Non ? Ben pareil que nous, alors… Ca nous a donné l’occasion de sympathiser un peu avec une famille (ou plutôt une bande composée exclusivement de filles, sans doute une mère, ses trois filles d’une vingtaine d’années, et la fille de l’une d’elles) par quelques mots échangés et quelques mimiques et sourires… Pas grand’chose mais qu’est-ce que ça fait plaisir… Après une quinzaine de minutes, on a fini par partir. Le chef de gare super-stressé (il nous parlait presque comme un militaire, c’en était drôle au point qu’on s’est demandé si en fait il ne le faisait pas exprès pour que les grincheux pressés prennent leur mal en patience) a pris le volant ( ? O_o ?) et le chauffeur du bus s’est assis à côté de lui. Cherchez pas à comprendre, tant que ça roule!... Nous sommes montés avec le groupe de filles (la mère/grand-mère est restée à quai) et hop, c’est parti !

Dans le bus… Où l’on voit les ravages des méchants midges sur mon joli minois… Bah, tant que ça empêche pas d’être de bonne humeur…

C’est quoi à votre avis ? … Un loch ?! Non, c’est LE loch ! Mesdames et Messieurs, le Loch Ness !... Qui a dit « Quoi ? C’est tout ! » ?


Nous avons longé le Loch Ness un bon moment et avons été surpris du peu d’exploitation touristique qui était faite de « Nessie » (le petit nom du monstre, qu’étrangement tout le monde connaît alors que personne n’a jamais vu le monstre lui-même… M’enfin !). Un seul endroit était un peu plus tape-à-l’œil, peu avant Urquhart Castle, mais le signe le plus visible était un grand panneau dans les tons vert-bleu en forme de Nessie (vous voyez Denver le dinosaure ? ben vous le mettez à l’horizontale sans ses lunettes roses et sa guitare et ça fait pareil). C’était plutôt une bonne surprise.


A Urquhart Castle, nous avons récupéré le fameux groupe de jeunes… Pour info, Urquhart Castle est sans doute le lieu le plus connu sur le Loch Ness parce que c’est là que les gens attendent pendant des heures de voir une sorte d'énorme grenouille pointer le bout de son museau hors de l’eau. C’est d'ailleurs pour cela que nous ne nous y sommes pas arrêtés). Il y a là un vieux château en ruine (très belles ruines d’ailleurs) qui a été maintes fois détruit et reconstruit, la dernière démolition datant de 1692 (ils l’ont mis par terre exprès pour pas que les Jacobites s’en servent, c’est quand même dommage…). Bref, voici donc les djeuns qui montent dans le bus, et là, surprise!, ce sont des « frenchies » en voyage scolaire… Du coup pendant une dizaine de minutes on s’est délectés à les écouter parler comme si personne ne les comprenait. Ils n'ont particulièrement pas été tendres avec les écossaises du fond qui, certes, étaient un peu costaudes et écoutaient de la musique en chantant sans complexe, mais les jeunes français (qui étaient sans doute en troisième ou en seconde) étaient quant à eux particulièrement portés sur leur look, la musique à la mode, etc. (à choisir je préfère les écossaises, mais il faut bien que jeunesse se passe comme dirait l’autre !) A chaque arrêt les minettes à côté de nous se repoudraient le museau, les gars pavoisaient en critiquant tout. Je me rappelle particulièrement d’un arrêt en face d’une petite auberge où un des jeunes a dit : « Ouah, mais comme elle est pourrie cette maison ! J’espère qu’on va pas dormir dans un truc comme ça ! ». Je me disais « Ben mon gars, si tu savais qu’on n'a jamais dormi dans un truc aussi luxueux et qu’on a pourtant passé des super-vacances… »… Mais bon, c’est l’âge, hein ! Ca leur passera ! A force de nous voir sourire en coin dès qu’ils ouvraient la bouche (car c’est franchement caricatural un ado de cet âge, et en même temps on s’y reconnaît tellement bien parfois !), celui qui parlait tout le temps nous a demandé si on était français. Quand on a répondu que oui, ils ont eu l’air un peu gêné et ont fait un peu moins de blagues sur les écossaises du fond. Ils nous ont demandé si on était en vacances, ce qu’on avait vu, etc. J’en ai profité pour glisser une petite allusion à tous les endroits « pourris » qu’on avait vus et le « gamin » a été un peu gêné mais il savait que je le charriais. La nénette qui s’était remaquillée à la pause, très jolie et qui le savait d’ailleurs, américaine, Sixtine qu’elle s’appelait, nous a demandé si LochLochy (l’endroit où ils devaient passer la nuit apparemment) était une grosse ville. J’ai répondu « Holà, non, c’est un trou perdu ! ». Elle a eu l’air tellement dépité que je lui ai dit qu’en fait j’en savais rien, mais qu’il y avait quand même des chances que ça ne soit pas très gros. A voir la carte après coup, je pense qu’ils ont effectivement été déçus ! C’est dommage car je pense qu'ils n’ont pas spécialement profité du côté « nature » de ce voyage… Enfin, quand on est descendus du bus à Fort Augustus je me suis délectée de l’image de héros qu’on a dû leur laisser en nous éloignant avec nos gros sacs sur le dos et les chaussures de rando aux pieds !


Nous marchons quelques minutes pour atteindre ce qui semble être le cœur du village. Il faut dire que ce n’est pas bien gros, donc le cœur pourrait être n’importe où ! Mettons que ce soit au niveau de la jonction entre le canal et le loch… C’est assez particulier cette jonction, car elle consiste en une série de 5 écluses les unes à la suite des autres… A ce moment de l’année, il y a pas mal de trafic fluvial, du coup on a pu voir un paquet de bateaux, de la simple péniche au voilier plus ou moins baroque… En se débrouillant bien, on a pu entendre les questions des autres touristes au bonhomme qui pilotait tout ça, du coup on a appris que le passage de l’ensemble des écluses prenait 1 heure… Ben oui, quand même ! On était assis sur un banc au niveau de la dernière écluse quand une dame sur un des bateaux a demandé de l’aide à Seb. Elle lui a lancé une corde, comme dans les films, et lui était fier comme c’est pas permis. Malheureusement je ne l’ai pas pris en photo (je trouvais ça ridicule de faire la groupie…).


A Fort Augustus, il y a une série de 5 écluses, un peu comme à Rogny-les-sept-écluses… Quoi, vous ne connaissez pas Rogny-les-sept-écluses !? Ben faut viendre chez nous, c’est pas loin, dans l’Yonne…
Pendant l’ascension des bateaux, on a eu le temps de se balader un peu autour, et de marcher jusqu’à la jetée sur le loch. Pas super calme comme endroit : les visiteurs s’y succèdent pour commenter je ne sais quoi, mais par grand soleil et un peu plus vide, ce doit être un sympathique endroit…


A Fort Augustus, y’a des gens qui guettent le monstre du Loch Ness ...

… et qui s’en vont parce qu’ils l’ont pas vu !


Une fois notre petit tour effectué, nous nous installons à la terrasse d’un des pubs du village… A cette occasion, nous avons pu remarquer que la commune n’avait pas totalement renié le monstre : en faisait attention, on pouvait voir que le fleurissement du croisement entre la route et le pont sur le canal cachait un Nessie en buis disparaissant dans la terre pour reparaître 40 cm plus loin… Idem dans les boutiques de souvenirs où on trouvait autant de Nessie que des objets de type amérindien ( !). Pas pire que n’importe où ailleurs, quoi !

A Fort Augustus, (comme dans le moindre village d’Ecosse, du reste) il y a des pubs !


Après notre pause au pub, nous avons marché jusqu’au camping du village à 1 ou 2 kilomètres en espérant apercevoir depuis la route un joli petit coin pour camper « sauvage », mais le seul endroit pouvant correspondre était une charmante prairie… juste en face du vrai camping ! On s’est dit que ça serait vraiment trop énorme et en plus, le vrai camping avait un beau bloc sanitaire : vu l’état de ma vessie à ce moment-là (bah oui, la bière…), on n’a même pas hésité un quart de seconde. J’ai moi-même marché le plus normalement possible jusqu’aux toilettes après avoir à peine salué la gérante, laissant lâchement à Seb le soin de s’occuper de tout.


On s’est bien vite installés, avons bouquiné un peu puis pris notre repas. Nous étions installés pour la nuit (assez tôt d’ailleurs), quand nous avons entendu une conversation devant notre tente. Une fille parlait en français avec son père qui avait un net accent britannique, et que j’avais d’ailleurs trouvé un peu louche car il buvait sa bière tout seul en face de notre tente et nous avait dit (en anglais) de fermer la moustiquaire à cause des midges (Non, mais de quoi il se mêle celui-là ?). Ils s’escrimaient tous les deux à faire fonctionner un portable qu’ils venaient juste d’acheter ou je ne sais quoi. En tous les cas, ils semblaient avoir un problème d’indicateur et comme je pensais pouvoir les aider, j’ai lâché mon bouquin et suis sortie courageusement. Mes tentatives pour faire fonctionner le téléphone n’ayant pas marché, Seb a proposé depuis l’intérieur de la tente autre chose que je n’ai pas compris. Du coup il est sorti aussi et nous voilà tous les quatre dehors à papoter, faire tourner notre spray anti-midges, etc. Il s’est avéré que le monsieur (Peter) était écossais et avait été marié à une française, de qui il avait eu 3 enfants (les 2 autres n’ont pas tardé à nous rejoindre), qu’ils vivaient en France mais revenaient parfois au pays, je vous épargne les histoires de portable, de location de voiture et compagnie qui les préoccuppaient à ce moment-là, on s’en fout… En tous cas, on est arrivés à lui dire que niveau langue c’était plus dur que ce à quoi on s’attendait et qu’on trouvait que les commerçants ne faisaient pas trop d’efforts, à quoi il a répondu « et vous croyez qu’en France ça a été plus facile pour moi ? ». Après quoi il a décrété que nous finirions la soirée en anglais, ce qui ne ferait pas de mal à sa fille aînée non plus. Et hop, c’est parti : « Et alors qu’est-ce que vous avez fait ? Qu’est-ce que vous avez vu ? Vous partez quand ?... » A cette occasion on s’est rendus compte qu’on faisait exactement le même voyage retour à un jour d’intervalle, que la fille aînée ne comprenait pas grand-chose à la conversation (la pauvre, j’imagine le calvaire que ça devait être pour elle, avec son père qui essayait de la faire parler régulièrement). Enfin c’était une soirée très sympa, le seul vrai échange qu’on ait eu avec les « autochtones », bien qu’en guise d’autochtone nous n’ayons trouvé « qu’un » français d’adoption… A un moment j’ai parlé des « locks » (écluses, mot que j’avais appris la veille ou dans l’après-midi) et il m’a repris exaspéré en disant « loRrrs » car il pensait que je parlait des lochs, mais là j’ai maintenu, toute fière… C’est la seule fois que j’ai pu faire ça dans la conversation, vous vous en doutez… Pour info, la seule correction à mon anglais que j’aie retenue c’est qu’on ne dit pas « we too » (bien que ça soit grammaticalement correct, selon Peter, mais voilà, ça se dit pas du tout) mais « us as well ». Ok ? Enfin voilà, on a fini par aller se coucher. Comme c’est le camping, on entend tout ce qui se passe à côté, du coup on a très bien entendu quand la plus jeune des filles a demandé à aller aux toilettes et s’est fait pourrir parce qu’elle aurait dû y penser avant, et aussi quand la fille aînée a dit : « Ils sont gentils les voisins, hein ? ». On a fait comme si on entendait rien de tout ça, mais on s’est endormis avec le sourire.

lundi 22 octobre 2007

Loch Maree, Inverness, 10ème jour.

Impression générale : Rando horrible et trempée jusqu’aux os, mauvaises inspirations, et vive les campings !
Météo : Pourri au possible, peut-être pas plus que d’autres jours sauf qu’on était dehors…
Ce que l’on apprend sur l’Ecosse et les Ecossais :
- Posez des questions pas trop précises car ils répondent seulement à ce que vous avez demandé...



Alors, je vous préviens tout de suite, je n’ai aucune photo pour illustrer cette journée, la météo ayant été tellement pourrie que nous n’avons pas sorti l’appareil photo de son étui, sauf pour l’envelopper dans du papier toilette dans l’espoir de le sécher… Allez, cela fait plusieurs jours que je repousse le moment de faire le récit de cette étape tellement mon souvenir en est désagréable, mais bon, il faudra bien que je vous raconte la fin de nos vacances, alors allons-y…

Je vous resitue donc notre position : nous avons planté la tente dans une sorte de pâture plutôt humide, sur l’endroit le plus plat que nous avions pu trouver, avec le moins de touffes d’herbe dure possible faisant des bosses sous la surface de la tente. Il avait commencé à pleuvoir quand nous mangions, en essayant d’avaler le moins de midges possible, et en se régalant de quelque chose de chaud par ce temps… On avait glissé ma cape de pluie sous la tente pour nous isoler un peu de l’humidité et déployé l’autre sur nos gros sacs de rando pour éviter de tremper ce qui se trouvait dedans. Pour le reste, n’étant pas croyants on ne s’en est pas remis à Dieu mais ce fut tout comme…

Le lendemain matin, nous nous réveillons sous la pluie. Sébastien m’informe qu’il a très mal dormi et qu’il a donc pu constater en de multiples occasions qu’il n’avait pas cessé de pleuvoir de toute la nuit (ou peut-être l’inverse). Je trouve que j’ai une position bizarre dans le sac de couchage, repliée d’un côté de façon pas très confortable. Je déplie mes jambes… Ah, c’est mouillé ! Mon sac de couchage est mouillé, le fond de la tente est mouillé, sous les tapis de sol, c’est mouillé, par endroit ça fait des mini-flaques… La journée s’annonce agréable. Les habits du jour que nous avions sortis du sac la veille sont bien évidemment mouillés aussi. Avant d’endurer la terrible épreuve de les endurer, on petit-déjeune encore allongés. Ensuite il faut y aller… Galamment Seb s’habille en 2 secondes et sort en premier de la tente au milieu des midges. Ceux-là étaient particulièrement coriaces car ni la pluie ni le vent – car il y avait aussi du vent !- ne les éloignaient… Pendant que Seb s’activait à ranger les affaires dans nos sacs, j’enfilais mes sous-vêtements mouillés, mes habits mouillés et mes chaussures mouillées, à l’abri dans la tente (il est gentil, hein ?!). Ensuite, on a replié la tente mouillée au plus vite, enfilé nos sacs protégés tant bien que mal par nos capes de pluie, avant de déguerpir.

C’est sûrement à cause du temps pourri, mais la perception que j’ai eue de la distance que nous avons parcourue ce jour-là était bien supérieure aux kilomètres réellement parcourus. On marchait d’un bon pas pour se débarrasser au plus vite de cette rando et de toute cette eau. On parlait peu, déjà parce que c’était techniquement difficile d’entendre ce que disait l’autre avec 2 ou 3 épaisseurs de capuche sur les oreilles, et ensuite parce que de toutes façons on n’avait pas envie de parler… Personnellement, je ruminais des sombres pensées à l’encontre de Véronique Sanson : sa façon de minorer une pluie comme celle-là par un petit « rien que de l’eau, de l’eau de pluie, etc. » me rendait dingue…

En plus, de la flotte, ce jour-là on s’en est payé triple ration ! Il y avait bien sûr la pluie, vous l’avez compris, mais aussi les hautes fougères trempées dans lesquelles on cheminait la plupart du temps, et aussi les ruisseaux qu’on devait franchir. Avec ce qu’il était tombé et ce qu’il continuait de pleuvoir, les petits ruisseaux tout mimis étaient souvent devenus des torrents, difficiles voire impossibles à franchir à pied sec (où plutôt « à semelle mouillée maxi »), et le sentier était souvent traversé par des ruisselets improvisés qui dévalaient sur l’herbe ou, plus traître, sous les fougères. Dans ce dernier cas, ça m’a valu quelques belles glissades dans les endroits pentus, et à Seb deux ou trois pertes d’équilibre quand un bord du sentier décidait de partir avec l’eau. Pour les ruisseaux/torrents, au début on essayait de les passer comme un jour normal, c’est-à-dire sur le gué de pierres submergées (émergées en temps normal). Finalement, on s’est assez vite résolus à y aller franco vu que c’est difficile de garder l’équilibre sur ces pierres avec du courant : de toutes façons on était déjà mouillés alors… On a donc bien souvent mis les pieds dans le plat où plutôt sur du plat, quitte à avoir de l’eau jusqu’à mi-mollet…

Je crois qu’assez vite je ne ressemblais plus à rien : ma cape, qui avait déjà un peu souffert de deux nuits sous la tente, était déchirée de partout et quand je manquais d’en perdre un morceau, je le rattachais en faisant un gros nœud pour ne pas me prendre les pieds dedans. On a marché comme ça 3 ou 4 heures avant de s’arrêter manger sans trop s’attarder. On avait beau être sous un arbre qui gouttait moins qu’il ne pleuvait, ce jour-là, rien ne nous offrait de répit : quand on marche à découvert, la pluie et le vent nous mettent les cheveux dans les yeux et augmentent le frottement de nos habits, quand on s’arrête à l’abri, on se refroidit et on sent qu’on est mouillé. Pas d’issue à part d’avancer et surtout d’arriver !

Et là j’en reviens à ce que je disais pour la journée précédente : nous étions sur une rando « maison », composée par nos bons soins en collant ensemble deux autres randos plus un morceau de carte manquant… Vu le temps qu’il faisait, on ne s’amusait pas à sortir la carte toutes les 10 minutes. On suivait simplement le chemin, en avançant au meilleur rythme que nous le permettaient nos habits qui frottaient et les nombreux ruisseaux à traverser. A un moment le chemin est descendu des hauteurs où nous étions toujours plus ou moins restés pour longer la rive du loch. Là nous étions contents car la carte 2 mentionnait effectivement un rapprochement entre le chemin et le loch. Cette perspective de savoir où nous étions, avec en plus une distance pas trop importante à parcourir (Seb l’estimait à 2h30), près du loch donc sans dénivelé majeur, et tout droit nous a un peu allégé l’esprit pendant un moment. Ok, en redescendant près du loch, on retrouvait des nuages de midges plus, nouveauté dont on se serait passés, des sortes de bestioles qu’on voit parfois sur les chevaux qui ressemblent à des tiques noires et plates avec des ailes. Bien sûr, comme elles sont plates, on ne les tue pas d’une petite claque : il faut les attraper une par une pour les dépecer. En plus ça fait un gros bruit quand ça vole, c'est-à-dire qu’on les entend avant de les voir, ce qui est stressant au plus haut point (un peu comme le moustique qu’on entend tout près de soi le soir…).

Je disais donc que pendant un moment on pouvait s’accommoder de tout ça en se disant qu’on savait où on était et qu’on arriverait bientôt… Sauf que là le chemin s’est remis à remonter. Bon, soit, on n’est peut-être pas encore sur la carte 2. Dur coup au moral ! Encore plus dur quand le chemin disparaît, on est plantés dans une forêt sans panonceau de signalisation, sans trace de passage. Bon, c’est pas grave, on va revenir sur nos pas et redescendre près du loch, on a sans doute raté un embranchement. Avec un soulagement un peu plus méfiant, on se met à suivre un chemin qui longe l’eau. Très vite on tombe sur un cul de sac. Le chemin mène à deux maisons fermées dans une clairière. Ok. Tant pis, on va y aller bourrins encore une fois et longer la rive sans chemin, tant pis… Pas possible : là où on se trouve il n’y a pas de rive, la falaise plonge directement dans l’eau. Bon. Là je ne sais plus trop comment on s’en est sortis. Je crois qu’on est remontés un peu dans les bois jusqu’à trouver une trace de chemin qui, bien qu’il soit trop haut pour être celui de la carte avait au moins le mérite d’aller dans la bonne direction et de bien se voir…

Sur la fin de la rando, je n’ai pas envie de rajouter grand-chose : il a plu, ça m’a paru interminable, il y a une petite rivière qu’on a mis du temps à traverser car elle était trop profonde et avait trop de débit pour qu’on passe « à la bourrin » donc il a fallu trouver un endroit où elle était assez étroite pour sauter par-dessus… Avec les gros sacs, c’était sympatoche ! Sur la fin, on a longé la rivière en crue qui alimentait le loch Maree en isolant par-ci par-là un mouton de ses petits copains : en les croisant on les entendait bêler tout ce qu’ils pouvaient, les pauvres… Bon on en a aussi croisé un beaucoup plus ridicule qui se sentait bloqué par une flaque très peu profonde, mais bon, on était pas spécialement en mesure d’apprécier ces choses-là.

On a fini la rando par un peu plus d’un kilomètre sur bitume pour rejoindre le village de Kinlochewe (1 café/hôtel/restaurant, 1 épicerie/salon de thé, 1 arrêt de bus et une station service alignés le long de la route vers Inverness). On est entrés dans le restaurant pour prendre quelque chose de chaud et manger un bout. J’étais un peu gênée de l’eau qui dégoulinait de partout mais la serveuse n’a rien dit. On était passés à l’arrêt du bus pour voir les horaires des bus pour Inverness. Ce n’était pas très clair du coup on a demandé confirmation à la serveuse. Moi j’avais compris qu’il y avait un bus 10 ou 15 minutes plus tard qui pouvait nous amener à la gare la plus proche et que de là on pouvait prendre un autre bus pour Inverness. Je n’étais simplement pas sûre qu’il passerait ce jour-là. J’ai donc demandé à la serveuse quand est-ce qu’était le prochain bus pour Inverness : après être allée vérifier dans ses papiers elle nous a répondu un truc comme « dans 2 heures et demie ». Nous sommes donc restés tranquilles là pour attendre un peu. Et v’là-t-y pas que le bus que j’avais vu sur les horaires arrive ! Là on se dit, « non, ça doit être autre chose, elle sait ce qu’elle dit la dame quand même… » et on laisse partir le bus…

Peu après on va à l’épicerie, qui fait aussi bureau de poste, pour acheter des timbres, on s’arrête à l’arrêt de bus juste pour voir et on se rend compte que j’avais effectivement bien compris, et que le bus qu’on a bêtement regardé partir pouvait bien nous permettre de gagner Inverness et nous éviter d’attendre 2h dans ce trou. La seule explication qu’on a trouvé pour expliquer la réponse de la serveuse, c’est qu’elle a pris ma question à la lettre et m’a seulement donné les bus directs pour Inverness sans parler des trajets avec correspondance. Je ne vois que ça. En tous cas ça m’a bien agacée, mais bon, passons. On a acheté nos timbres à l’épicerie et on s’est posés au salon de thé dans la pièce d’à côté. Comme il n’y avait personne, on a étalé nos affaires un peu partout pour qu’elles sèchent et on a sorti nos bouquins pour passer le temps. Les proprios ont été très sympas car ils nous ont autorisés à rester là jusqu’à ce que notre bus arrive alors que le salon de thé fermait entre 17h et 18h. Ils ont juste éteint la lumière et fermé la porte pour pas que les gens croient que c’était ouvert mais du coup on a été au calme à boire du thé bien chaud et à se réchauffer pendant un moment… Quand ils ont rouvert, un mini-bus de touristes est arrivé. On a un peu rassemblé nos affaires pour leur laisser de la place et on a fini par sortir, sous la pluie toujours, prendre notre bus.

Rien à dire sur le trajet. Quand on est arrivés à Inverness il ne pleuvait plus et on a même eu droit à un peu de soleil si je me rappelle bien. On avait quelques kilomètres à faire pour arriver au camping. On a repéré au passage supermarché et laverie automatique pour le lendemain et sommes arrivés lessivés (mais tellement contents !) au camping, avec blocs sanitaires, terrain viabilisé et temps dégagé… On avait vraiment l’impression d’être un autre jour…

On a demandé au gardien du camping (super-sympa) s’il n’avait pas de vieux journaux pour sécher l’intérieur de nos chaussures (Seb est un vrai MacGyver, enfin plutôt je connais rien à tout ça !). Il nous a filé un tabloïd genre « The Sun », avec une nana à poil en deuxième page, en nous disant qu’on pouvait utiliser toutes les pages pour mettre dans nos chaussures sauf celles qui parlaient du « Celtic » (son club de foot préféré). Cool, je me suis fait un plaisir de froisser la grognasse en premier - avant que Seb ait le temps de trop la détailler ou l’idée de comparer quoi que ce soit - et de la mettre bien au fond de ma chaussure gauche…

On a mis nos habits à sécher sur le grillage du camping, on a déployé la tente qu’on a épongé comme on a pu avec une petite lavette pour qu’elle sèche plus vite. Elle était quasiment sèche quand on l’a montée. Ensuite, hop ! une bonne douche chaude et un bon moment passé à m’enlever les tiques volantes qui s’étaient planquées dans mes cheveux, plaquées au cuir chevelu. Je m’en suis enlevé une bonne dizaine, je pense. Au final, je ne sais pas si ça pique, en tous cas je n’ai rien senti ni n’ai gardé aucune trace d’une hypothétique piqûre…

Seule déception de la soirée : notre petit plaisir du repas, une bouteille de Yop qu’on avait achetée quelques jours plus tôt demeurait introuvable. On a dû se rendre à l’évidence : on l’avait oubliée sur notre campement de la nuit précédente. On n’a pas dû la voir dans les herbes, et on est partis tellement vite qu’on n’a pas trop pris le temps de faire le tour pour vérifier qu’on n’avait rien oublié… Outre la déception purement égoïste de ne pas avoir notre dessert, on était aussi bien embêtés de commettre la plus primaire, énorme et vile pollution qui soit ! Ah ils sont beaux les jeunes qui prônent le développement durable, tiens ! Tout ce que j’ai espéré ce soir-là, c’est que quelqu’un passerait de nouveau par là, verrait la bouteille et la ramasserait. Peu probable vous me direz, mais bon, moi j’ai bien ramassé un emballage de barre énergétique qui traînait sur le chemin…

jeudi 11 octobre 2007

Poolewe, Loch Maree, 9ème jour.

Impression générale : Magnifiques paysages, sentier de rando tout mimi…
Météo : Assez incertaine, quelques belles éclaircies, un gros grain au passage d’un col, puis bof jusqu’au soir où LA pluie a commencé…
Ce que l’on apprend sur l’Ecosse et les Ecossais :
- Mais qu’est-ce donc qu’un crannog ?

- Les Ecossais, c'est un peu comme les Marseillais, des fois...


La nuit n’a pas été trop mauvaise malgré un peu de vent et de pluie : nous avions mis ma cape de pluie sous la tente pour limiter les remontées d’humidité et ça n’a pas trop mal marché. En revanche, la toile extérieure pas assez tendue touchait l’intérieur et donc les sous-vêtements que j’avais glissés dans la poche intérieure pour être quitte de ressortir le lendemain matin sont trempés… Ca m’apprendra !

Enfin, ce n’est pas si terrible, nous faisons nos sacs tranquillement (on commence à avoir l’habitude, on doit avoir l’air de vrais baroudeurs !) et c’est parti ! Nous arrivons assez vite près d’un petit loch que le bouquin de rando nous présente comme incontournable car il abrite un exemple typique de « crannog ». On ouvre nos yeux tout grand, guettant LE phénomène géologique unique ; on n’a pas tout compris à la description du bouquin (qui est en anglais) mais on se dit que si c’est exceptionnel on va bien comprendre de quoi il s’agit… Heu, finalement ce n’est pas si flagrant… Du coup on a pris en photo ce qui nous paraissait pouvoir être remarquable sans trop savoir ce qu’était vraiment un crannog…
Heu, un crannog ?
Heu… Un crannog ??

Au final, on a appris à notre retour que "crannog" était le nom qu’on donne aux vestiges d’anciennes îles : en gros c’est fait pour crâner devant une bête colline qui sort de l’eau. Vous aussi, épatez vos amis en disant : « Si-si ! J’t’assure ! C’est pas une colline comme les autres ! Avant, c’était une île ! » (en écarquillant les yeux sur « île » puis en hochant la tête d’un air entendu pour assurer votre interlocuteur du côté extraordinaire de cette révélation). Si l’effet escompté ne survient pas, évitez de surenchérir par « Même que c’était un repère de pirates et qu’on raconte qu’un somptueux trésor y est toujours enfoui » sous peine de vous ridiculiser. Résignez-vous, vous ferez la démonstration de votre génie une autre fois…

Tout près de ce passage inoubliable, nous sommes passés dans une ferme où nous avons demandé à nous ravitailler en eau potable. Le fermier nous a dit qu’il pompait son eau directement à la rivière et que donc ça revenait au même qu’on remplisse nos bouteilles nous-mêmes… Ah, ok. On a quand même mis des petites pastilles dedans pour être vraiment sûrs de notre coup…

Après cette ferme on a eu une longue montée qui s’achevait par un cairn qu’on nous signalait dans le guide comme un repère certain… On a failli passer sans le voir ! C’est sûr que quand on s’imagine un cairn comme dans les Pyrénées ou en Lozère, il y a de quoi être surpris…
Un « cairn » écossais… Ils doivent avoir de la parenté à Marseille…

Pour marquer le coup, on s’arrête pique-niquer et on redécolle sans tarder vu que la pluie revient. Je dirais que la suite a été un vrai plaisir pendant environ 2 heures : il y avait juste assez de dénivelé pour qu’on redécouvre tout le temps le paysage sans se fatiguer, l’alternance de petites averses et d’éclaircies nous évitait surchauffe et habits qui collent… Le paysage, bien qu’assez dépouillé, vaut le détour et malheureusement, aucune de nos photos n’en rend compte à sa juste valeur…
Un bon condensé de tout ce qu’on a vu dans cette première partie de balade : de la lande, des caillous, des petits lochs, de la pluie et du beau temps !

Je ne me rappelle pas aujourd’hui qu’on se soit fait embêter par les midges, pourtant ça doit être le cas car je me rappelle très bien de Sébastien chantant à tue-tête sur un air de marche militaire quelque chose comme ça : « Quand il pleut, on est mouillés / Mais on s’en fout, on n’est pas en sucre / Quand il pleut, y’a pas de midges / Donc les midges ils sont en sucre ! ». A ce moment-là, je devais ressembler à un personnage de BD avec un gros nuage noir au-dessus de la tête mais cette petite chanson m’a aidée à retrouver le sourire pour la suite…

Très souvent, il faut passer des cours d’eau plus ou moins gros. Les plus petits traversent le sentier en creux, entre deux grosses pierres taillées qui les canalisent. Sur les plus gros, des gués en pierres permettent de traverser sans trop se mouiller...

L’aventure facile avec Sébastien ! Aujourd’hui, emprunter un gué en pierres en 4 étapes.


Bon, c’est là que ça se gâte : on doit franchir un col et le ciel se soulage présentement au-dessus de nos têtes en une grosse averse… Le chemin est en moins bon état, le vent vient de face mais bon, on va pas rester plantés là !

Aïe… Bon, on doit franchir un col un peu plus loin sur la droite, en plein là-dedans… Courage !

Après la pluie, la prairie… Après la prairie, le beau temps ?

On y est finalement arrivés, évidemment, même si à la fin on avait le sentiment de ressembler à des tas des chiffons mouillés… Heureusement, une fois passé le col à proprement parler, la pluie cesse et nous nous retrouvons dans une grande prairie qui aurait été sympa pour planter la tente si ça avait été l’heure de le faire… Comme c’était plutôt l’heure du goûter, nous avons mangé une barre de céréales chacun et avons continué notre marche… Assez vite, nous avons été en vue du Loch Maree, que nous devions plus ou moins longer dans la suite de la rando.
Notre premier contact visuel avec le Loch Maree… Une bonne récompense après le passage du col !

De la fin de l’étape du jour, je garde le souvenir d’une marche à un bon rythme, souvent au milieu des fougères (dont il n’y avait pas trace de l’autre côté), un peu moins agréable que la première partie, peut-être du fait d’être mouillés… On a quand même vu encore des jolies choses avant de s’arrêter…

Malgré des fougères presque plus grandes que moi, on arrive quand même à suivre le sentier… N’empêche, faut pas être claustrophobe !
Alors, callune ou bruyère ?

Oh la belle fleur !

De temps en temps, on peut deviner des ruines dans les fougères…

Il faut vous dire quand même que cette rando, telle qu’on l’a prévue, elle n’existe pas. Je m’explique : sur le guide de rando qu’on a acheté avant de partir, il y avait des randos proposées autour de notre point de départ et autour de notre point d’arrivée. Il y avait donc deux cartes représentant les différents chemins des deux secteurs, et un trou entre les deux. Vu l’organisation desdits chemins, on en a conclu que le bout en pointillé qui sort de cette carte-là doit bien coller avec le bout de chemin en pointillé qui arrive sur cette carte-là… Vous me suivez ? Ca fait que peu après notre fameux col on était sortis de la première carte, et qu’on guettait tous les signes qui pouvaient nous aider à repérer quand est-ce qu’on serait sur la deuxième carte… Plusieurs fois, on a cru y être dès le premier jour mais vu la longueur de l’étape du lendemain, au final, on ne sait toujours pas où on a campé ce soir-là !
Toujours est-il qu’on a trouvé un endroit qui nous a paru un peu moins humide qu’ailleurs (avec le recul, je ne sais pas si c’était réellement le cas !) et que nous nous y sommes installés.
Notre halte du soir, au-dessus du Loch Maree… A gauche, on voit la pluie qui va nous arriver dessus le soir-même et ne plus nous lâcher jusqu’au lendemain après-midi…

Les midges étaient évidemment de la partie jusqu’à ce que la pluie arrive mais après tout on était tellement las qu’on a quand même réussi à s’endormir même si on se doutait qu’on serait mouillés le lendemain…

mardi 9 octobre 2007

Stornoway (Lewis), Ullapool, Poolewe, 8ème jour.

Impression générale : Beaucoup de trajet, pas vu grand’chose…
Météo : Soleil le matin, et de moins en moins bien l’aprèm…
Ce que l’on apprend sur l’Ecosse et les Ecossais :
- D’où vient le nom de l’île de Skye ???


Et voilà, 7ème nuit en Ecosse, rien à signaler. Nous prenons notre petit dej’ médiocre (mais inclus dans le prix !) et refaisons nos sacs : direction le ferry. Le terminal est beaucoup plus gros que les autres fois : l’accès au bateau est couvert, c’est le luxe ! Dommage que cette fois nous n’en ayons pas besoin : il y a un grand soleil quand nous partons, et du coup on aurait plutôt tendance à crever de chaud là-dessous. M’enfin, nous concevons que ce soit agréable par temps de pluie et embarquons sur le ferry pour une traversée de 2h45 qui nous conduira à Ullapool, sur la « grande terre ».
Bye, bye, Stornoway !
Nous quittons Lewis avec le soleil !

Le beau temps nous permet de profiter du pont pour bouquiner au soleil ou admirer le paysage. C’est à ce moment-là qu’on remarque quelque chose d’un peu bizarre : en regardant vers Lewis, on voit que des nuages blancs semblent stagner au-dessus mais ne vont pas au-delà de la côte. D’où une sérieuse interrogation : si ce qu’on croit voir est bien vrai (c’est-à-dire si les nuages sont effectivement au-dessus de l’île), comment ça se fait ? Si quelqu’un a l’explication, nous sommes preneurs ! A la réflexion, nous nous sommes dit que si c’était pareil pour toutes les îles, ça devait être la même chose sur Skye et que c’est peut-être ce qui lui avait valu son nom d’ « île des nuages » … Bref, maintenant c’est promis on ne vous bassinera plus avec le nom de l’île de Skye !
Les nuages restent au-dessus des terres !

Sur la fin de la traversée, le ciel se couvre et il se met à pleuvoir un peu. Nous rentrons pour finir le trajet au sec et finissons dans le salon télé où quelques bonhommes regardent un match de rugby. Nous sommes juste à côté du coin « enfants » avec des jeux qui font des bruits de jeux vidéos et des gamins qui auraient besoin de dormir et qui chouinent… Finalement on va peut-être ressortir !

Arrivés à Ullapool, nous avons une heure à tuer avant le départ de notre bus. Après un tour à l’office du tourisme pour vérifier notre itinéraire, nous nous installons dans un bar (où il n’y a évidemment PAS de chocolat chaud, la machine étant en panne, c’est vraiment pas de bol) pour rédiger notre première salve de cartes postales.

L’écriture des cartes postales à Ullapool… sous l’inspiration de la boisson !
Nous rejoignons ensuite notre arrêt de bus où nous guettons le petit car type « bus scolaire de campagne » (20 places) qui doit assurer la jonction avec un autre bus qui lui nous conduira à Poolewe (impossible à prononcer ! de toutes façons c’est tellement petit que même le chauffeur ne savait pas où c’était !). Au changement de bus, les midges étaient de retour : je pense qu’on n’en a jamais vu autant qu’à ce moment-là ! J’en frissonne encore rien que d’y penser ! J’ai essayé d’en photographier un mais toutes les photos sont floues (je sais pas bien me servir de la macro) donc je n’ose même pas vous en montrer une !

Nous arrivons finalement à Poolewe, le temps est toujours bof, ciel tout gris qui hésite entre pleuvoir franchement ou se contenter de rester gris et sec… Nous ça nous va bien car ça nous permet d’avancer un peu sur le trajet de la rando (de 2 jours !) que nous avons prévue pour la suite. Bon, au final, vu que le temps est assez incertain et la probabilité de trouver des endroits à peu près secs pour camper aussi, on s’arrête presque tout de suite dans une pâture de moutons. Le lendemain, on se rendra compte qu’on avait effectivement bien fait de s’arrêter car on n’a plus retrouvé d’endroits « campables » avant un bon moment…


Nous voilà installés pour la nuit…
… à quelques centaines de mètres du camping municipal :-)

Alors, oui on était tout près du camping municipal, où on aurait été sûrs d’être sur un sol à peu près sec, mais bon, là c’était gratuit et au moins on était sur le trajet de la rando ! ;-)