mercredi 28 novembre 2007

Fort Augustus, Edimbourg, 12ème jour.

Impression générale : Oulà, que d’animation ! Ca change !
Météo : Bof, plutôt gris, pas gégène…
Ce que l’on apprend sur l’Ecosse et les Ecossais :
- La bonne façon de prononcer « Edimbourg » …
- Encore une église recyclée

La fin de notre séjour approche ! Nous le ressentons particulièrement ce matin-là puisque notre destination du jour sera notre dernière étape et, comme on dit en anglais, « the last but not the least » (pour les non-anglophones, on pourrait traduire par « la dernière mais pas la moindre ») : aujourd’hui, nous allons à Edimbourg ! Alors, pour info, un Ecossais ne dit pas « Edimbourg ». D’ailleurs il n’ECRIT même pas « Edimbourg ». Il écrit « Edinburgh » et dit « édinbara ». Voilà, vous le saurez !

On voit bien que c’est la fin du séjour à la vitesse avec laquelle on monte et démonte la tente. Je crois que notre voisin de camping écossais avec qui nous avions sympathisé la veille a été plutôt épaté de voir ça : le temps que Seb aille se doucher et revienne, tout était plié ! Après les avoir salué, nous sommes ainsi repartis, nos sacs au dos, vers le centre de Fort Augustus pour attendre le bus qui nous emmènerait à la capitale…

Sur le trajet, rien de particulier à dire. Je ne me rappelle même plus combien de temps cela a duré mais je crois me rappeler qu’en arrivant, nous nous sommes tout de suite mis en tête de trouver un parc pour manger, ce devait donc être aux alentours de midi … Décidemment, il n’y a que ça dont je me rappelle on dirait ! Enfin, nous nous sommes installés dans un parc tout en longueur et pentu où il y avait plus de bancs-mémoriaux alignés que tout ce que nous avions pu voir jusqu’alors durant tout le voyage ! On a pu en trouver un de libre et ce fut bien sympathique car il y avait encore du soleil à ce moment-là. Pour info c’est en haut de ce parc que se trouve le monument dédié à Walter Scott (on ne peut pas le rater). Je ne sais pas vous mais moi je connaissais ce nom, sans trop savoir d’où je le tenais… En regardant la liste de ses ouvrages les plus connus (car c’est un écrivain), je n’ai rien trouvé qui me disait quoi que ce soit, mais peut-être que vous oui ? Waverley, L’Antiquaire, Ivanhoé. Bon OK, le dernier ça me dit bien quelque chose mais je n’avais pas idée que c’était de lui. Le Lonely Planet m’apprend aujourd’hui que c’est Walter Scott qui a inventé le genre du roman historique… Peut-être qu’on nous a appris ça à l’école ?!? Bref, quoiqu’il en soit, il se trouve que ce gars-là a été extrêmement populaire de son vivant (il a suscité un vif engouement pour l’histoire et les légendes écossaises) au point que, quand il est mort en 1832, non seulement il a eu droit à des funérailles nationales, mais en plus une souscription a été ouverte pour lui édifier un Mémorial. Le résultat est là :

Le mémorial de Walter Scott, construit à sa mort. Le bonhomme était extrêmement populaire de son vivant…

Ce qui est un peu curieux c’est qu’il était criblé de dettes quand il est mort. Il y avait l’explication de ça dans le Writer’s Museum (le musée des écrivains) que nous avons visité plus tard dans la journée mais je ne m’en rappelle plus précisément. Je sais juste que Scott avait apparemment la réputation d’être honnête et extrêmement travailleur. Ses contemporains de toute l’Europe ne tarissaient pas d’éloges à son sujet. Les dettes doivent s’expliquer avec quelque chose du genre « sa mère-grand étant gravement malade, il s’est ruiné en soins et en maison de retraite de luxe tellement il était aimant et attentionné envers sa petite mamie adorée ». C’est bête que je ne me rappelle pas de ça, surtout que je me souviens de choses beaucoup moins utiles : par exemple, il avait une jambe plus courte que l’autre (la droite ! pourquoi je me rappelle de ça ???!), à cause d’une poliomyélite qu’il avait eue à l’âge de 2 ans. En témoignait son cheval de bois qui avait une cale plus haute que l’autre… Enfin, je trouve que c’est déjà une belle performance de se rappeler de ça alors que dans ce musée je suis presque exclusivement restée à l’étage consacré à Robert Louis Stevenson… Eh oui, un autre écossais, mais celui-là m’était nettement plus familier ! Ce qui m’a fait drôle, c’est de voir cité là-bas dans ce musée le nom d’un village du Parc naturel régional du Gâtinais français (où je travaille) !! Je crois que c’est Villiers-sous-Grez. En fait c’est là-bas qu’il a rencontré sa femme figurez-vous ! C’est-y pas incroyable ?! Nous avions aussi marché dans ses pas lors d’une rando en Margeride (en Lozère) à l’été 2005 (il a tiré de ses pérégrinations sur les chemins de la région un journal de voyage intitulé « Voyage avec un âne »). Du coup il me paraissait beaucoup plus proche de moi (il y avait aussi le fait qu’il était moins éloigné dans le temps : il est mort en 1894 à l’âge de 44 ans). Il avait la santé très fragile mais a beaucoup voyagé, et il y avait plein de souvenirs de ces voyages, des lettres, des photos (pas mal d’ailleurs, vu l’époque), des objets, des livres (les Essais de Montaigne en français par exemple)… Enfin, ça m’a vraiment passionnée : il semblait tellement accessible à travers toutes ces choses, qu’il me semblait que je pouvais très bien m’imaginer son caractère, sa façon de vivre… C’est drôle comme l’essence d’une personne peut persister longtemps à travers ce qu’on garde d’elle…

Bref, j’ai fait une méga-digression ! Le Writer’s Museum, nous n’y sommes allés que plus tard dans l’après-midi. J’en étais pour l’heure à notre pause-déjeuner… Une fois nos sandwiches avalés, nous sommes restés un petit moment sur notre banc pour profiter un peu du soleil, essayer de nous décider sur l’emploi du temps de l’après-midi (que voir ? il y a tellement de choses à voir et à faire là-bas !) et à observer les gens dans le parc… Il y avait des petits groupes assis dans l’herbe, une bande de jeunes asiatiques qui faisaient du hip-hop un peu plus loin (ils étaient extrêmement doués, c’était impressionnant !) et aussi un groupe d’asiatiques toujours mais plus jeunes et en costumes qui se voulaient traditionnels (c’étaient des déguisements à mon avis) et qui répétaient une chorégraphie sans musique. C’était chouette à regarder, surtout les moments où ils se plantaient parce qu’ils s’esclaffaient et avaient vraiment l’air de s’amuser. Un peu plus tard le groupe de filles censé danser avec eux est arrivé, les petites se sont mises en position et les garçons ont recommencé. Je dois avouer que je n’ai pas trop compris l’intérêt des filles là-dedans car il semblait que leur seul rôle était de rester debout face au groupe des garçons… O_o ?!

M’enfin, une fois reposés et repus d’images de square, nous sommes repartis, poser nos gros sacs à l’auberge de jeunesse où nous avions réservé notre nuit avant de revenir plus légers pour une petite visite du centre historique. Je vous en dirai plus un peu plus loin sur le Bedford Hostel, mais pour l’heure, je ne résiste pas plus longtemps à l’envie de vous dévoiler la superbe vue qu’on a eue au pied du château d’Edimbourg…

Le château d’Edimbourg… La fameuse Marie Stuart a vécu là !

Comme souvent quand on voit quelque chose de beau et de haut, on a voulu monter… Drôle de réflexe quand on y pense… Quoiqu’il en soit, nous sommes montés tout là-haut pour nous promener dans la ville historique en suivant docilement un des circuits du Lonely Planet (encore lui !). Le départ était dans la cour du château, mais malheureusement, au moment où nous y étions, il y avait régulièrement (une fois par semaine, je crois) une sorte de défilé militaire en costume d’apparat. Ils appelaient ça le « Edinburgh Military Tattoo » et ça devait être sérieux car il y avait plein de caméras de télé. Bref, tout ça pour dire qu’à cause de ce truc, il y avait des gradins tout autour de la cour d’entrée du château et qu’on ne voyait pas le magnifique panorama sur la ville. Ceci dit, ce n’est pas bien grave, on a fait notre petite balade tranquillement, en entrant dans des petites cours toutes mimis en retrait de la rue (il y en a plein, qui relient parfois deux rues entre elles). Il y en a même une (Victoria’s Terrace) qui donnait sur une autre rue en surplomb. C’est dû aux différentes époques de construction de la ville. Dans le même genre, il y a des anciens ponts qui reliaient la vieille ville à l’extérieur qui ont été « noyés » dans les immeubles ultérieurs, de sorte qu’en se baladant, on voit parfois un bout de pont surgir d’un immeuble, surplomber la rue et disparaître dans le mur de l’immeuble d’en face… On a croisé pendant notre balade pas mal de groupes de touristes en visite guidée, dont un qui suivait un gars déguisée en vampire (c’était la visite thématique « Edimbourg souterrain »). C’était assez drôle car ils ont tous émergé d’un escalier et se sont répartis autour de leur guide, qui faisait mine de parler avec une des personnes qui était là. Tout d’un coup, il a fait « Bonsoir à tous ! » (ou quelque chose approchant) d’une voix beaucoup plus forte et en prenant l’air menaçant. Ca en a fait sursauter plus d’un ! Ben oui, au moins moi, qui n’étais même pas dans le groupe… Héhé !
Un charmant petit quartier, tout proche du château, où ont vécu pas mal d’artistes.
Une statue de John Knox ?! Pourtant moi j’avais compris qu’il était plutôt pas gentil…


Une curiosité : une rue qui donne sur Victoria’s Street en « terrasse » (et donc fort logiquement nommée « Victoria’s Terrace »).

Au fur et à mesure que l’après-midi avançait, les rues étaient de plus en plus animées. En fait, nous étions à Edimbourg au moment d’un gros festival qui s’appelle « The Fringe » (mot-à-mot, la marge). Ce nom est dû aux origines du festival en 1947, quand 8 compagnies de théâtre avaient été évincées du programme d’un autre festival et avaient fait leur Festival Off, « en marge » du « vrai » festival… Il se trouve qu’aujourd’hui, The Edinburgh Festival Fringe est le plus grand festival d’arts de la scène du monde. Du coup, l’après-midi tous les petits groupes de musique, troupes de théâtre, etc. faisaient leur promo dans la rue pour leurs spectacles du soir. C’était sympa car très festif. Ca et les chevaux qui se préparaient pour le Tattoo, ça nous a fait pas mal de choses à voir !

Tant qu’il faisait encore jour, nous sommes allés faire un tour sur Calton Hill, l’acropole bon marché de la ville… En fait c’est une colline où les romantiques du XIXe siècle sont allés construire des néo-ruines et des bâtiments d’inspiration gréco-romano-cliché pour agrémenter leurs ballades du dimanche avec les madames en robe à crinoline… Enfin, au moins il y a une belle vue sur la ville ! Allons, on ne va pas cracher dans la soupe hein, qu’on soit bien clair, je chambre juste un chouïa nos amis d’Edimbourg…

Les fausses ruines romaines sur l’Acropole de la ville… Ils avaient bon goût au XIXe, non ?

Depuis cette colline on voit une magnifique cuesta ( ?). En fait je ne suis pas sûre que ce soit bien ça mais c’est exactement l’image que je m’en fais…

Et en plus, on a une belle vue sur la ville et le château !

Pour le repas du soir nous avons évidemment opté pour un « Fish and chips » : depuis pas loin de 2 semaines que nous étions en Ecosse, nous n’avions encore jamais expérimenté… Bon, disons que c’était bon mais peut-être pas de quoi en faire un plat, hormis si on parle du prix qui était lui un peu de l’arnaque vu le contenu des assiettes… Bon, nous on s’est contentés de le penser mais on a vu un bonhomme entrer, s’asseoir à côté de nous… et repartir aussitôt qu’il a eu vu la carte ! M’enfin, au moins on a testé et ce n’était pas mauvais, c’est le principal… Sans compter que là on était au moins à l’abri (il s’était mis à pleuvoir quand nous déambulions dans les vraies-fausses ruines romano-écossaises). On est encore restés un peu dans la vieille ville avant de rentrer, le temps de prendre un chocolat chaud et de voir un groupe celte jouer, et des filles en peau de bête danser celte (ça consiste à sauter sur place, tantôt sur une jambe tantôt sur deux, avec les mains sur les hanches, ou parfois une seule avec l’autre au-dessus de la tête, le tout en souriant).

Bon finalement, lassitude oblige, on est rentrés à l’auberge de jeunesse qui était sise dans une ancienne église… Au début ça fait un peu bizarre de se dire qu’on va dormir dans une église, et puis bon, finalement, si on regarde seulement au niveau des lits, ça ressemble à une vraie chambre d’auberge de jeunesse, avec ses 4 lits superposés (soit 8 places par « box », oui oui, vous comptez bien). Après si on lève les yeux, ce qui arrive, surtout quand on est couché (a fortiori sur un des lits du haut), on voit qu’il n’y a pas de plafond à notre box et qu’on voit très loin au-dessus le plafond de l’église, les vitraux, tout ça… Bizarre !


Oui, oui, c’est bien une auberge de jeunesse !

Une petite idée de ce à quoi ressemblait le Bedford Hostel… Etonnant non ?


Je crois qu’on n’a pas fait long feu ce soir-là ! Evidemment, vu l’isolation béton des boxes, on a entendu toute une série de gens rentrer du festival à diverses heures de la nuit, mais bon, à part un espagnol qui parlait plutôt fort, je ne me rappelle pas que ça ait été particulièrement gênant…

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