jeudi 11 octobre 2007

Poolewe, Loch Maree, 9ème jour.

Impression générale : Magnifiques paysages, sentier de rando tout mimi…
Météo : Assez incertaine, quelques belles éclaircies, un gros grain au passage d’un col, puis bof jusqu’au soir où LA pluie a commencé…
Ce que l’on apprend sur l’Ecosse et les Ecossais :
- Mais qu’est-ce donc qu’un crannog ?

- Les Ecossais, c'est un peu comme les Marseillais, des fois...


La nuit n’a pas été trop mauvaise malgré un peu de vent et de pluie : nous avions mis ma cape de pluie sous la tente pour limiter les remontées d’humidité et ça n’a pas trop mal marché. En revanche, la toile extérieure pas assez tendue touchait l’intérieur et donc les sous-vêtements que j’avais glissés dans la poche intérieure pour être quitte de ressortir le lendemain matin sont trempés… Ca m’apprendra !

Enfin, ce n’est pas si terrible, nous faisons nos sacs tranquillement (on commence à avoir l’habitude, on doit avoir l’air de vrais baroudeurs !) et c’est parti ! Nous arrivons assez vite près d’un petit loch que le bouquin de rando nous présente comme incontournable car il abrite un exemple typique de « crannog ». On ouvre nos yeux tout grand, guettant LE phénomène géologique unique ; on n’a pas tout compris à la description du bouquin (qui est en anglais) mais on se dit que si c’est exceptionnel on va bien comprendre de quoi il s’agit… Heu, finalement ce n’est pas si flagrant… Du coup on a pris en photo ce qui nous paraissait pouvoir être remarquable sans trop savoir ce qu’était vraiment un crannog…
Heu, un crannog ?
Heu… Un crannog ??

Au final, on a appris à notre retour que "crannog" était le nom qu’on donne aux vestiges d’anciennes îles : en gros c’est fait pour crâner devant une bête colline qui sort de l’eau. Vous aussi, épatez vos amis en disant : « Si-si ! J’t’assure ! C’est pas une colline comme les autres ! Avant, c’était une île ! » (en écarquillant les yeux sur « île » puis en hochant la tête d’un air entendu pour assurer votre interlocuteur du côté extraordinaire de cette révélation). Si l’effet escompté ne survient pas, évitez de surenchérir par « Même que c’était un repère de pirates et qu’on raconte qu’un somptueux trésor y est toujours enfoui » sous peine de vous ridiculiser. Résignez-vous, vous ferez la démonstration de votre génie une autre fois…

Tout près de ce passage inoubliable, nous sommes passés dans une ferme où nous avons demandé à nous ravitailler en eau potable. Le fermier nous a dit qu’il pompait son eau directement à la rivière et que donc ça revenait au même qu’on remplisse nos bouteilles nous-mêmes… Ah, ok. On a quand même mis des petites pastilles dedans pour être vraiment sûrs de notre coup…

Après cette ferme on a eu une longue montée qui s’achevait par un cairn qu’on nous signalait dans le guide comme un repère certain… On a failli passer sans le voir ! C’est sûr que quand on s’imagine un cairn comme dans les Pyrénées ou en Lozère, il y a de quoi être surpris…
Un « cairn » écossais… Ils doivent avoir de la parenté à Marseille…

Pour marquer le coup, on s’arrête pique-niquer et on redécolle sans tarder vu que la pluie revient. Je dirais que la suite a été un vrai plaisir pendant environ 2 heures : il y avait juste assez de dénivelé pour qu’on redécouvre tout le temps le paysage sans se fatiguer, l’alternance de petites averses et d’éclaircies nous évitait surchauffe et habits qui collent… Le paysage, bien qu’assez dépouillé, vaut le détour et malheureusement, aucune de nos photos n’en rend compte à sa juste valeur…
Un bon condensé de tout ce qu’on a vu dans cette première partie de balade : de la lande, des caillous, des petits lochs, de la pluie et du beau temps !

Je ne me rappelle pas aujourd’hui qu’on se soit fait embêter par les midges, pourtant ça doit être le cas car je me rappelle très bien de Sébastien chantant à tue-tête sur un air de marche militaire quelque chose comme ça : « Quand il pleut, on est mouillés / Mais on s’en fout, on n’est pas en sucre / Quand il pleut, y’a pas de midges / Donc les midges ils sont en sucre ! ». A ce moment-là, je devais ressembler à un personnage de BD avec un gros nuage noir au-dessus de la tête mais cette petite chanson m’a aidée à retrouver le sourire pour la suite…

Très souvent, il faut passer des cours d’eau plus ou moins gros. Les plus petits traversent le sentier en creux, entre deux grosses pierres taillées qui les canalisent. Sur les plus gros, des gués en pierres permettent de traverser sans trop se mouiller...

L’aventure facile avec Sébastien ! Aujourd’hui, emprunter un gué en pierres en 4 étapes.


Bon, c’est là que ça se gâte : on doit franchir un col et le ciel se soulage présentement au-dessus de nos têtes en une grosse averse… Le chemin est en moins bon état, le vent vient de face mais bon, on va pas rester plantés là !

Aïe… Bon, on doit franchir un col un peu plus loin sur la droite, en plein là-dedans… Courage !

Après la pluie, la prairie… Après la prairie, le beau temps ?

On y est finalement arrivés, évidemment, même si à la fin on avait le sentiment de ressembler à des tas des chiffons mouillés… Heureusement, une fois passé le col à proprement parler, la pluie cesse et nous nous retrouvons dans une grande prairie qui aurait été sympa pour planter la tente si ça avait été l’heure de le faire… Comme c’était plutôt l’heure du goûter, nous avons mangé une barre de céréales chacun et avons continué notre marche… Assez vite, nous avons été en vue du Loch Maree, que nous devions plus ou moins longer dans la suite de la rando.
Notre premier contact visuel avec le Loch Maree… Une bonne récompense après le passage du col !

De la fin de l’étape du jour, je garde le souvenir d’une marche à un bon rythme, souvent au milieu des fougères (dont il n’y avait pas trace de l’autre côté), un peu moins agréable que la première partie, peut-être du fait d’être mouillés… On a quand même vu encore des jolies choses avant de s’arrêter…

Malgré des fougères presque plus grandes que moi, on arrive quand même à suivre le sentier… N’empêche, faut pas être claustrophobe !
Alors, callune ou bruyère ?

Oh la belle fleur !

De temps en temps, on peut deviner des ruines dans les fougères…

Il faut vous dire quand même que cette rando, telle qu’on l’a prévue, elle n’existe pas. Je m’explique : sur le guide de rando qu’on a acheté avant de partir, il y avait des randos proposées autour de notre point de départ et autour de notre point d’arrivée. Il y avait donc deux cartes représentant les différents chemins des deux secteurs, et un trou entre les deux. Vu l’organisation desdits chemins, on en a conclu que le bout en pointillé qui sort de cette carte-là doit bien coller avec le bout de chemin en pointillé qui arrive sur cette carte-là… Vous me suivez ? Ca fait que peu après notre fameux col on était sortis de la première carte, et qu’on guettait tous les signes qui pouvaient nous aider à repérer quand est-ce qu’on serait sur la deuxième carte… Plusieurs fois, on a cru y être dès le premier jour mais vu la longueur de l’étape du lendemain, au final, on ne sait toujours pas où on a campé ce soir-là !
Toujours est-il qu’on a trouvé un endroit qui nous a paru un peu moins humide qu’ailleurs (avec le recul, je ne sais pas si c’était réellement le cas !) et que nous nous y sommes installés.
Notre halte du soir, au-dessus du Loch Maree… A gauche, on voit la pluie qui va nous arriver dessus le soir-même et ne plus nous lâcher jusqu’au lendemain après-midi…

Les midges étaient évidemment de la partie jusqu’à ce que la pluie arrive mais après tout on était tellement las qu’on a quand même réussi à s’endormir même si on se doutait qu’on serait mouillés le lendemain…

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